vendredi 14 décembre 2007

Commentaire comparé : grâce et amnistie

Voici quelques notes prises pendant l'exposé de notre camarade et quelques notes de la reprise très brève de la prof (2 min) : vous ne trouverez donc ici que les grandes lignes...

Extraits :
Sénèque : v. 1944-1996
Suarès : p. 86 à 89 (sc. XVII)
Claudel : p. 228-232
Balde : p. 190-181

Exposé :
Intro : 4 textes correspondant à un aboutissement. Fonction de clore la pièce tout en ouvrant une nouvelle perspective, vers un état supérieur.

I Des scènes comme conclusion.
- Arrêt lamentations par impératifs : Sénèque, Balde (+rythme binaire)
- Obligation de cesser lamentations indiquée par indications temporelles imagées.
- Chez Claudel, c'est pas mal différent.
- Chez Suarès, rupture avec ton pathétique moins marquée + fonction chorale de l'oiseau d'or + quand même effet de clôture.
- Effet de boucle par rapport au début chez Sénèque.
- Choeur commence la pièce chez Balde
- Fonction de Révelation de ces scènes.

II Accès à un au-delà.
1) Evocation d'un passage.
Avec, parfois, présence d'un guide ou d'un accompagnateur.

2) Vers un ordre nouveau, meilleur.
- par, pour et grâce aux héros.
- parfois lien vers "âge d'Or" + toutes les réf. bibliques !
- MAIS c'est aussi l'inconnu pour Tête d'Or (contraire à Suarès où existe un aperçu de la mort)
- matériau religieux très imp. sauf chez Suarès.

III La question de la Grâce.
1) ???
- allusion à souffrance : très nombreuses chez Claudel, quasi-absentes chez Sénèque, idem pour Balde ce qui est curieux puisque // au Christ... donc en tout sauf dans la Passion ?
- MAIS, la grâce paraît méritée dans les 4 textes : virtus, vie exemplaire, pureté. + idée d'une force transcendentale.

2) La tension de la Rédemption chez Claudel.
- Princesse fig. de rédemption pour Tête d'Or, en combattant sa tristesse, son pessimisme.
- Mais il y a lutte contre grâce et conversion -> ce qui n'est pas sans rappeler la propre conversion de Claudel.


Très rapide reprise par la prof :
- Faut pas minimiser la Grâce chez Claudel -> déjà, la princesse elle-même EST dans la Grâce -> Tête d'Or a aussi une révélation en énonçant ses vertus chrétiennes et en se rendant compte que lui ne les a pas vécues (tout ça avec un jeu sur métaphore de Lazare).
- Princesse lui montre que, puisqu'il a eu pitié, il a déà fallu qu'il soit touché par la grâce.
- Princesse figure christique avec un chemin de croix.
- C'est come un chant amoebé, à 2 voix, dans la Grâce.
- Dans Balde, présence de Virgile possible, OK, mais c'est au travers de l'exégèse chrétienne des Bucoliques et notamment de la 5ème.

Elle donnera peut-être la suite de cette correction lors de la dernière séance.

mardi 13 novembre 2007

CM : l'héritage rhétorique

L'HERITAGE RHETORIQUE


Cette idée d'ensemble présente depuis le départ. Maintenant, on se plonge déjà dans la têcknê rhetorikè.

Livre I, chap. 2, Rhétorique d'Aristote :
"La rhétorique est la faculté de considérer pour chaque question ce qui peut être propre à persuader."

De Oratore, Cicéron, livre I, chap. 31, § 137 -> ce qu'il présente, c'est le produit de préceptes :
"Ainsi, j'ai appris que le 1er devoir de l'orateur est de parler pour persuader et qu'ensuite la matière de l'éloquence a pour question une notion générale..."


Bref, une dimension profondément pratique.
L'orateur a aussi 3 devoirs, coprésents :


docere (preuve logique)

mouere (preuve pathétique)

delectare ou placere

S'il manque l'un des trois, on risque de ne pas persuader.


I Les cinq parties de la rhétorique.
Traduction littérale du latin -> bonne traduction serait "division". Quintilien en distingue 5 alors qu'Aristote n'en compte que 4.


1/ L'inuentio.
Il va falloir parcourir méthodiquement pour trouver des idées.

-> Faut cerner le débat. Déjà, thèse ou hypothèse ?
-> Faut qualif' la cause.
-> Recherche d'arguments. Se fait à l'intérieur des topiques -> c'est un "magasin", un espace qui ordonne les lieux = schèmes fondamentaux de raisonnement qui sont dispo tout le temps. Quels vont être les plus pertinents ? Il va falloir choisir. Ca, c'est une notion aristotélicienne. Ils ne sont opératoires que s'ils sont formulables.


a) Une 1ère distinction : lieu commun VS lieu spécifique.

(Le latin dit communis).
Ca veut dire que ce genre d'arguments est transversal, pas propre à un genre ou à une catégorie particulière.
Lieux spécifiques : + particulièrement propres à tel ou tel genre.

type du discours --> lieu préférable
judiciaire --> juste / injuste
délibératif --> bonheur: préférable utile / inutile
démonstratif --> beau / laid

La notion de lieux communs n'a donc rien à voir avec la façon dont on s'en sert habituellement.

b) Classement logique : lieux extrinsèques / lieux intrinsèques.
Lieux intrinsq = ceux qui sont du ressort de l'éloquence de l'orateur.
Lieux extrinsq = ceux venus d'ailleurs, dont n'est pas soi-même garant mais sur lequel on peut se fonder.

2/ La dispositio.
= la composition, la mep de la matière.


Elle vise donc la construction syntagmatique du discours. La tradition la concernant est extrêmement variée. Ici, on sera plus sur la tradition latine qu'aristotélicienne.

Le genre oratoire qu'on a retenu pour ce discours = discours judiciaire -> s'organise en séquences, dont les grandes étapes sont :


- l'exorde :
c'est comme le préambule. Il permet de mep les conditions de la parole. But : s'attirer la bienveillance de l'auditoire (captatio beneuolentiae) et se doter de crédibilité.
Pour cela, il faut partir de l'idée que l'orateur parle pour notre bien. C'est le moment de plaire, de séduire (étymo : amener vers soi...).

- la narratio :
faut être CLAIR. C'est le moment du docere.

- la refutatio :
c'est une étape d'argumentation, en vue d'un bien +. Réfuter, c'est argumenter en sens inverse. Là, on est bien encore dans le docere.

- La confirmatio.

(Peu importe l'ordre entre refutatio et confirmatio du moment que c'est PROGRESSIF ! Il faut cacher, selon la disposition nestorienne, l'argument faible en l'encadrant entre 2 arguments forts.)

On a vite pensé que, pour garder attention de l'auditoire, fallait faire des ex cursus = digression => à fond dans le placere.

- la péroraison :
Son but n'est pas de produire un syllogisme logique. But est de passer de l'adhésion intellectuelle à l'enthousiasme. On récapitule, on va faire de l'amplification et, surtout, on rajoute de l'émotion (recherche du pathos donc).


3/ L'elocutio (= lexis d'Aristote).
C'est l'étape de la mise en discours. Conçue par les Romains comme l'habillage d'un squelette. On passe de qqc de désincarné à la chair.


Il a été très dvpé comme chapitre : grand chez Aristote et encore plus imp. dans les manuels latins.

Au coeur : la notion d'actum.
= convenance. Mais cette pensée est pluraliste.


Cette étape donnera parfois lieu à des manuels consacrés rien qu'à elle.
De +, postérité formidable ! On réutilise sans cesse notions tirées de là : toute une catégorie stylistique est en jeu. Il y en a même plusieurs :
- de l'ordre du lexique : choix des mots, de leur écart, de l'exotisme, de la précision sémantique.
- de l'ordre de la phrase : de la structure (période...), aux membres de phrases (les côla grecs), au rythme et au nombre, à la syntaxe.
- de l'ordre des sonorités : c'est bien - développé -et presque oublié !- dans notre monde moderne. C'est par exemple la question de l'euphonie versus la cacophonie, en recherchant les causes (hiatus) ; réflexions sur l'harmonie de la liaison des son --> capitale pour lire les vers.
- les figures : vaste entreprise de taxinomie (une concurrence latin / grec, ex : antanaclase = diaphore).

a° Tripartition des styles.

Aristote ne la connaît pas : elle date de Cicéron. Combinaison de plusieurs choses. A l'origine, pas de style sup. à un autre -> en théorie, ok, MAIS, en pratique, il y a un certain tropisme vers le style sublime -> à un moment, vers le XVIIème, il y a eu envie de +++ de style moyen.


¤ Le style bas : humilis ( vient de humus, terre) ou tenuis (=ne tient pas à grand chose)

Pas d'ornements.

Est vif, va droit au but.

Se fonde sur une très grande simplicité, on recherche le naturel, le plus proche du langage usuel -> cherche à obtenir l'adhésion par cette vraisemblance.

Les + : énergie, puissance de conviction.

Les - : sècheresse, bassesse.



¤ Le style moyen/médiocre : floridus (les humanistes notamment utilisent ce mot).

Accueille des ornements pourvu que ce soit gracieux (euphonie not.). Dédié aux descriptions, aux narrations dialoguées (Cf. prologue Phèdre de Platon), aux fictions.

Les - : frivolité possible !

¤ Le style élevé : sublime ou héroïque (sub/limis : au dessus seuil, ou grauis)

Le plus travaillé des 3, c'est dedans que peut se déployer tte l'éloquence.

Les - : risque d'enflure ou de froideur rhétorique => orateur a déployé tout un trésor et rien ne se passe, vrai échec ("ratage" du côté du mouere).



b° La roue de Virgile.

Cf. scéma du poly de TD.

On le trouve en forme graphique dès le M-Â. Pk Virgile ? Pcq était considéré comme le poète le plus complet. On peut décliner les différents éléments de cette roue -> réflexion systématique sur la litté. De +, ce schéma excellent moyen mnémotechnique.

On avait aussi commencé à le faire avec les 3 grands persos de L'Iliade -> dedans, il y a variation de styles selon les persos.


4/ La mémoire.
Semble exotique de nos jours avec culture de l'écrit.
Dans une culture de l'oral (qui perdure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime), l'entraînement de la mémoire est essentiel : il faut se rappeler de tout sans notes !
Il a donc fallu développer moyens mnémotechniques ( on trouve rien là dessus avant la Rhétorique à Herennius.
Quel est le principe ? Visuel mais à la fois mental.
Faut déterminer un espace, qu'on puisse limiter avec un parcour sà faire toujours dans le même sens. A chaque endroit de ce parcours, on place séquence l'une après l'autre dans différents lieux. Mais comment se souvenir phrases et pas seulement plan ? Dans chaque lieu, se représenter une image fixe qu'on n'aura plus qu'à verbaliser.
(Ex du témoin en pensant à testicules de bouc !)
Au moment de l'actio, il n'y a plus qu'à reparcourir mentalement !!!! On comprend comment St Thomas d'Aquin faisait pour dicter 5 choses différentes en même temps.
Mini-bibliog' :
Cf. Yates, L'At de la mémoire.
Cf. l'article de wikipédia sur "l'Art de mémoire"
5/ L'actio, la performance.
Est à chaque fois une chose unique -> faut penser une éloquence du corps, de la voix -> on distingue 4 choses : la hauteur, la puissance, l'intonation et le débit.
Tout le paraverbal y est aussi engagé : mimique, regard, inflexion des soucils, gestes : posture, mais SURTOUT les mains -> cf. tableaux -> tout était codé ! C'est une vraie sémiotique gestuelle.
Manifestations de l'expr. physique : pleurer, rougir, rire => apprendre ttes ces expr des passions de l'âme pour l'orateur.
Cf. Quintilien (on ne trouve pas cette idée chez Aristote)
Cf. Mathieu-Castellani La rhétorique des passions.
Cf. Lucie Desjardins Le corps parlant.
II Les 3 genres de discours.
Cette typologie a un fondement pragmatique -> tout est rapporté au contexte, au but poursuivi et le cadre dans lequel on s'inscrit. Ca s'est mis en place chez Aristote et jamais remise en cause même si genres pas toujours égaux (ne serait-ce que lors passage Rép. à Empire à Rome !). Seul le démonstratif se maintient.
1/ Le judiciaire.
Cadre institutionnel : le tribunal.
Public est instauré juge.
Activité orateur : accuser (réquisitoire) ou défendre (plaidoyer)
Activité public : juger -} on aboutit à une sentence.
Faits concernés : ceux du passé.
Lieux préférentiels : juste et injuste.
Mode préféré : déductif.
Style le plus adapté : bas, humble (mais pas règle générale).
2/ Le délibératif.
Cadre : assemblée (politique).
Public : corps de citoyens.
Activité orateur : conseiller ou déconseiller.
Faits concernés : ceux de l'avenir.
Mode préféré : inductif.
style privilégié : plutôt le sublime.
3/ L'épidictique (ou le démonstratif).
Cadre : salle de conférence, de déclamation.
Public : spectateurs.
Activité orateur : louer ou blâmer.
Public : applaudit ou non.
Faits concernés : présent.
Lieux préférentiels : beau ou laid.
Mode préféré : amplification.
Style privilégié : plutôt le moyen.
Ce dernier a une grande puissance en réaffirmant les valeurs d'une société.
III Les preuves.
D'abord, grande différence entre les preuves techniques (qu'on traitera ici) et les preuves extra-techniques (pas ici). Ces preuves techniques sont les 3 que la tradition romaine rattachera aux 3 devoirs de l'orateur.
-preuves logiques : celles qui relèvent d'une rationnalité discurisve, ça engage le contenu de l'exposé : DOCERE.
- preuve éthique : relève de l'ethos, c-à-d de la figure de l'orateur que discours construit, on est dans le dire : PLACERE.
- preuve pathétique : relève du pathos, de ce qui nous agite, comment orateur suscitera émotions de son auditoire. On est dans le faire. MOVERE.
Pour toute la tradition rhétorique, ces 3 preuves sont également valides. Ceci étant, il existe tous les soupçons de Port-Royal mais c'est marginal. Et on pouvait + approfondir la preuve logique, donc il existe tout un raffinement de raisonnement, à cause de la dialectique.
1/ La preuve logique.
a° Les formes de l'argumentation.
ID d'un transfert d'adhésion des prémisses (endoxales) --> ccl, on peut distinguer 4 grandes formes et éventuellement une 5ème.
¤ syllogisme : struct. de base pour toute la logique. Mais c'est ps le mode prioritaire de la rhéto.
¤ enthymème : forme sous laquelle se présente l'arg. le plus souvent.
¤ épichérème : c'est une versio amplifiée du syll. : il y aura les 3 proposisions nécessaires de celui-ci. Mais au lieu d'une forme décharnée, il va articuler les raisons de la prémisse en insistant. Réel intérêt pédagogique -> très opératoire à l'oral.
¤ le sorite : on pourrait le rapprocher du précédent car il y a une dim. d'amplif' et justification du syll. MS va opérer substitution progressive de prédicats jusqu'à obtenir le prédicat qui permettra de conclure. On va donc différer le dernier prédicat. On va avoir l'impression d'être coincé si on a admis 1, 2, 3... --> on sera conduit pas à pas au but unique.
N.B : l'arg. hypothétique ou par supposition ( = arg. ad absurdo). C'est un mauvais arg. mais... c'est très pratique dans un contexte polémique !
b° Les modes de raisonnement.
C'est un rappel.
¤ raisonnement par l'exemple : induction = Du cas particulier au général.
¤ raisonnement par déduction : c'est là qu'on retrouve le syllogisme et l'enthymème.
c° Les types de preuves logiques : intrinsèques VS extrinsèques.
C'est un classement contestable : différents modèles ont été élaborés. Là, elle se base sur la Logique de Bossuet.
¤ lieux intrinsèques : vont être les plus nombreux.

- preuve par étymologie ou dérivation : on peut se baser sur l'histoire d'un mot, etc. (aux siècles classiques, ça pouvait être assez spécieux, not. avec fausses étymos).

- preuve par définction ou division : divise le mot -> ça, super usité.

- preuve par le genre et l'espèce : on va raisonner de manière à détailler les propriétés du genre et de l'espèce (=> réfléxion sur hyperonymes / hyponymes).

-preuve par le propre et l'accident : propre = ce qui est définitoire et consubstanciel. Accident = evnt particulier (être malade par ex.). Attention à ne pas traiter l'accident comme du propre sinon c'est un sophisme !

-preuve par ressemblance ou dissemblance.

- preuve par comparaison proportionnelle : on va comparer ce qui est le plus probable. C'est l'argument a fortiori.

-preuve par la cause ou l'effet // a priori ou a posteriori.

- preuve a contrario ou incompatible : si x incompatible avec y, on peut pas avancer x et y ensemble.

-lieu de la quantité.

-lieu du préférable.

Bossuet avait bien compris qu'il existant un lieu intermédiaire...

¤ lieu intermédiaire : l'exemple.

Intermédiaire car va tirer sa base de qqc ext. au logos.

Bossuet montre la différence entre exemple et illustration, mais aussi le modèle. Il distingue également différents exemples, ceux tirés de l'histoire, ceux tirés de la fiction et, pour Aristote, ceux tirés de a mythologie.

¤ lieux extrinsèques.

Bossuet les appelle les "lieux tirés de l'autorité" divine ou humaine ! Si ce n'est pas le même plan, elles sont comparables sur leur fonctionnement : la foi dans son sens étymo de fides, c-à-d du faire confiance. C'est pas discutable donc à moins d'être révolté...

- autorité divine : on se fonde sur la Bible et sur la Patristique (les Pères ont une autorité suffisante). Ca reste technique car appartient à la culture commune : ce n'est donc pas discutable !

- autorité humaine :

* force des lois, des jugements.

* autorité + générale : sentiment du genre humain, "lois de la nature" (ex : le fait de tuer)

* l'autorité des sages.

* la renommée.

d° La question du sophisme.

ATT. il y a différence avec un défaut de logique, qui n'est pas intentionnel !

Là, il y a une VRAIE TROMPERIE, c'est volontaire. Cela ressemble à la vérité, mais cela ne l'est ps.

Cf. Franz Van Eenieren et Rol Grosten Dorst La nouvelle dialectique : pragmatique, sophisme, argumentation.

Quelques exemples :

-Arg. ad hominem : démolir la thèse de l'adversaire non sur ce qu'il a di mais sur lui-même pour discréditer ce qu'il a dit.

- Arg. ad baculum : (=bâton !) arg. par la menace : interdire à l'adversaire de s'exprimer en utilisant l'intimidation.

- Arg. ad misericodiam : c-à-d en faisant intervenir la pitié de l'autre.

- La "pente glissante" : on use de l'arg. de l'autre pour le manipuler.

2/ La preuve éthique.

Est d'ordre sujectif -> l'ethos dont il s'agit, c'est celui du locuteur. Faut que fasse intervenir le discours -> c'est pour ça qu'on peut chercher les marqueurs de l'éthos.

a) Dans la tradition grecque.

Chez Aristote, complètement discursive -> position complètement a-moraliste car neutralise la question de la sincèrité. Il a défini 3 données :

La probité : souvent traduit par "vertu". Arêtê est polysémique en grec. Mot à mot, c'est la qualité -> d'où traduction par un mot polysémique en latin virtus.

La prudence, le jugement : Phronêsis, cap' d'analyse, d'intelligence en grec --> judicium.

La bienveilance : eunoia ( esprit au sens général, avec affect) -> avoir l'esprit bien disposé --> beneuolentia. Il faut donner l'image de qqun qui ne cherche pas son intérêt propre mais celui d'autrui.

Cf. Rhétorique d'Aristote.

L'hypocrisie est donc complètement possible -> cf. bon ex. dans Athalie de Racine (III, 4).

b) Dans la tradition latine : mores.

Moeurs oratoires.

La différence ne tient pas à l'analyse mais là où la position d'Aristote est complètement discursive, la position sociale a aussi toute sa place ! C'est un éthos pré-discursif qui peut, d'emblée, donner crédibilité à l'orateur -> c'est un pré-supposé. On retrouve l'idée du vir bonus. On comprend que la tradition chrétienne va reprendre cette tradition chrétienne va reprendre cette tradition-là : l'orateur chrétien aura crédit qui lui est donné d'En-haut ! A partir de là, on a pu rajouter une 4èm composante :

la modestie : (ATT. qui n'est pas bassesse !). Ce n'est qu'une position de parole.

3/ La preuve pathétique.

Aussi d'ordre subjectif -> concerne cette fois les dispositions de l'auditoire. Il y a donc une sorte de pari au début...

L'orateur va chercher à provoquer les passions qui sont propices à son dessein.

a) Théorisation.

Pour produire un traité de rhétorique, il fallait donc un traité des passions --> elles sont + pour tel ou tel âge, il y a plein de différences. 2 visées différentes :

- rhétorique : on cherche à les provoquer !

- poétique : pour fabrication de personnages qui soient crédibles.

b) Rapprochement preuve éthique / preuve pathétique.

Les 2 sont d'ordre subjectif. L'ethos est un médiateur pour la production du pathétique MS les plans sont différents.

IV Ecrire réécrire : les exercices préparatoires.

Point de jonction entre rhéto et litté. On en a plein de traces et ce fut pratiqué tout au long de la rhétorique. L'idée, c'est qu'on ne crée pas ex nihilo -> c'est toujours une forme de réécriture. L'invention n'est pas création.

Imitation confiée aux grands modèles. Il existe 3 façons d'imiter.

1/ A composante épidictique.

-> l'éloge : et, pour les plus avancés, l'éloge paradoxal. (cf. toute la tradition littéraire autour de cela... L'éloge paradoxal de Gorgias à Molière de P. Dandrey).

-> le blâme.

2/ A composante descriptive.

-> l'ekphrasis : c'est bien un genre à part entière. ex : description du bouclier d'Achille dans L'Iliade. On va se placer au milieu de la scène comme si on y était -> notion d'enargeia. C'est particulièrement lié à la figure d'hypotypose. Quand on va au bout du bout, on peut se demander si c'est vrai (cf. "Effet de nuit" dans Poèmes saturniens de Verlaine : c'est pas vrai, c'est la description d'un tableau).

3/ A composante discursive.

-> l'éthopée : prêter un discours à une entité, un perso pour bâtir un caract., une image éthique à ce perso. Cf. le genre de l'héroïde.

-> la prosopopée : consiste à faire tenir par narrateur impossible un discours (ou encore dialogue de morts).

FIN !

samedi 10 novembre 2007

Grammaire : lexicologie

Voici le cours de TD de grammaire de Voltaire sur le lexique avec quelques réminiscence des cours de Momo ^^, tapé par votre serviteur (ou servante mais c'est moins classe...)
Maggy

I- MORPHOLOGIE LEXICALE

1) Formation en diachronie :

- Mots héréditaires : hérités d’une langue ancienne et ayant subi une évolution phonétique
Ex : âme < animam
- Mots d’emprunts : à la langue ancienne ou moderne au long de l’histoire
Ex : piano < italien

2) Formation en synchronie :

- Mots construits : structure interne qui les met en relation avec un ou plr autres mots de la langue → construit avec 1 ou plr morphèmes pouvant ê mis en valeur par test de « substitution » et que l’on peut retrouver dans d’autres mots => rendre compte de leur formation
Ex : embarquer / débarquer
défaire
- Mots simples : formés d’un seul morphème
Ex : nuit

3) Formation des mots :

Désinence : marque de la flexion vbale, du genre et du nb des noms et adj → ex : fais-i-ez
Affixe : marque de la dérivation → ex : infaisable
Radical : ce qui reste quand j’ôte les affixes et désinences → ex : infaisable = -fais- (le radical ne constitue pas forcément une unité lexicale)
Base : mot d’origine → ex : infaisable = « faire » (unité lexicale)

a/ Par dérivation : relation orientée entre un mot et un second qui est sa base
Ex : impoli → « poli » = base d’un autre adjectif dérivé par suffixe

o Dérivation affixale : attention aux valeurs des affixes !
§ Préfixe
§ Suffixe
§ Parasynthétique : ajout simultanée de préfixe et suffixe
Ex : empiècement → base = « pièce »
Endocentrique : le terme dérivé appartient à la même catégorie grammaticale que sa base (majorité des préfixes)
Exocentrique : changement de catégorie grammaticale entre la base et le terme dérivé.

o Dérivation non affixale : sans adjonction d’affixe, dérivation d’un mot à un autre par simple changement de catégorie grammaticale (called : dérivation impropre, conversion, transcatégorisation ou recatégorisation)
Ex : rose = à la fois nom et adjectif (N > adj par métonymie = diachronie)
→ Pb syntaxique ou morphologique ? => nécessité du contxt pour déterminé la nature du mot dans la phrase.

b/ Par composition : suppose « formants » autonomes (unités morphologiques) même tronqués (pvent ne pas être une unité graphique)
Ex : impoli → noyau de sens
portefeuille → 2 éléments de mots complets par composition
Les marques de la composition :
- soudure : portefeuille, pourboire, vinaigre
- trait d’union : rouge-gorge, porte-monnaie
- syntagme figé : pomme de terre, chaise longue (le référent change si on modifie un élément)
Rmq : « la compo savante » : mots formés à partir d’éléments emprunt au grec ou latin
Ex : miso/gyne
qui n’aime pas/femmes
→ mot composé en frçais à partir d’unités lexicale grecque => ≠ hérité du grec, ils n’existaient pas !

Il y a des termes composés dans toutes les catégories grammaticales
Prép : « à l’encontre de » = contre → = 1 unité lexicale car je peux lui substituer un mot
Locution vbale : « prendre frois »
Déterminant : « un peu de »
Pronom : « celle-ci », « n’importe qui »
Phrase : « A bon chat, bon rat »…

N Proximité composition savante et dérivation
Ex : « phile » = formant autonome (« fait d’aimer »), mais pas tjr ajouté à un autre élément grec → « cinéphile » => « phile » tend à devenir un affixe


II- SEMANTIQUE LEXICALE

1) Intension / extension :
Extension : ensemble des référents qu’il désigne
Intension : ensemble des traits qui constitue son Sé
Ex : fleur → extension = tulipe, rose…
intension = végétale, coloré, constitué d’un pistil et étamines…

2) Dénotation / connotation :
Dénotation : intension, càd, ensemble des traits sémantiques
Connotation : valeurs sémantiques secondes venant se greffer sur le sens dénotatif :
- registre de la langue
- contenu affectif du locuteur
- context culturel et idéo du locuteur
Ex : policier = non marqué / flic = registre familier + connotation péjorative – Ms : mm dénotation : fonctionnaire chargé de maintenir l’ordre…
Pb : peut pas tjr opp dénotation et connotation => on appelle aussi connotation, « sèmes afférents »

3) Relations sémantiques :

a/ Hyperonymie/hyponymie → relation d’inclusion : mot spécifique (hyponyme) unit à un mot en G (hyperonyme)
Ex : fleur > rose
plante > fleur
=> relation d’inclusions successives : vêtement > manteau > redingote… → permet de spécifier le sens d’un terme

b/ Synonymie : relation d’équivalence sémantique entre deux mots – Ms : jms exacte, on parle de parasynonymie ou quasi synonymie

c/ Antonymie : relation d’opposition entre deux termes
- par disjonction exclusive : vivant / mort
- sans disjonction exclusive, quand le terme dénote une qlté graduable : grande / petit
- relation de complémentation, permutation des arguments : mari / femme ; prof / élève ; posséder / appartenir

d/ Polysémie / homonymie :
Homonymie : identité formelle (homographie ou homophonie) résultant d’étymon différents
Ex : magot = singe et argent
Polysémie : question de contexte (par opposition à monosémique)
Ex : couverture = idée de couvrir, protéger (livre, étoffe, maison…, sens propre) / protection sociale, dissimulation act clandestines (sens figuré)

vendredi 9 novembre 2007

Commentaire comparé - Chaires souffrantes et tourments de la mort

Commentaire très ragoutant sur les quatre textes du programme, enjoy !


INTRODUCTION :

- Quatre œuvres : s’articulent autour de la problématique de la mort.
- Quatre extraits : personnages face au scandale de la souffrance, annonciatrice à chaque fois de la mort, une mort inéluctable après laquelle il n’est pas question de seconde vue → vie humaine entière se joue au moment de la mort et est menacé de disparaître à jamais.
- Description souffrances physiques, soit présentes soit perspective.
Sénèque : Hercule brûle de partout et se révolte contre cette douleur intolérable qui le terrasse, lui, l’éternel vainqueur
Balde : description de la mort par le chœur qui veut dissuader Menulema de s’y abandonner → la détermination du personnage central ne sera jamais remise en question
Claudel : Princesse qui ne voulait pas mourir a été crucifié par le déserteur
Suarès : le PE et sa PS quitte ville en ruine dont ils ont été chassé et marchent vers la mort.
→ Passage étrange qui renverse tous ses éléments. Se comprend par rapport à l’enjeu de la scène dans la pièce annoncé par Thanatos : devant nous le fond de la nature se contemple càd nature humaine après perte de l’innocence (représenté par Ellys) => passage contre nature (la nature est mon ennemie)
=> PS freinant devant mort et le PE y courant → paradoxe ville en ruine derrière / mort devant => ≈ contrepoint des autres txt : enfer dans le monde vivant, tout est dirigé v. mort (PE = mauvais / PS ≠ acceptation de la mort permet mise en relief de son frère)
- 5 personnages royaux ou important → enjeu : surmonter à force de volonté les souffrances et la peur de la mort pour acquérir gloire et royauté réelle (celle des actes Vs naissance)

Pb : Comment la souffrance et la mort entrent-elles en opposition avec l’humanité des personnages qui parviennent, grâce à une acceptation stoïcienne de leur destin et par la force de leur volonté, à surmonter et transcender ces deux scandales de la condition humaine, dépassant ainsi cette même humanité ?

PLAN :
I- La souffrance et la mort comme preuve de l’humanité
II- La souffrance et la mort assumées : une porte vers le dépassement de cette humanité


I- LA SOUFFRANCE COMME PREUVE DE L’HUMANITE


1) DESCRIPTION DES CHAIRES SOUFFRANTES :

- L’expression de la souffrance physique passe en grande partie par des isotopies du corps et de l’anatomie avec un vocabulaire cru et réaliste, voire minutieux dans le cas de Sénèque.

a/ Sénèque : vocabulaire cru et réaliste avec description minutieuse de l’anatomie et des progrès du mal dans le corps :
o Infixus meas medullas : enfoncés dans mes moëlles → rejet
o Arentes fibras : fibres desséchées → à la rime
o Sanguinis
o Tumidi pulmonis : poumon enflé
o Sicato iecur : consume mon foie → à la rime
o Cutem : peau
o Membra : membres
o Hausit medullas : consumer mes moëlles
o Ossibus vacuis : mes os vides
o Direpta cute : la peau arrachée → à la rime
- progrès jusqu’à réel anéantissement du corps : progression du mal marquée par une suite d’enchaînement : chaque partie de son corps touchée par le mal a des conséquences sur d’autres jusqu’à former un cercle vicieux qui part de l’extérieur du corps pour rentrer jusqu’au plus profond de ses chaires > les fait pourrir > brisent son corps de l’intérieur et fait s’écrouler tout l’édifice (compagibus discussa : charpente brisée)
Cancer fixé dans moëlles
Sanguinis vigor > distendit > arentes fibras pulmonis
Ardet felle > siccato > iecur
Lentus vapor > auexit > sanguinem
=> Cutem > membra > latus > artus > medullas > ossibus < corpus
- Hercule : métaphore bâtiment en feu : exprime immensité de son corps et férocité du mal qui le ronge, réduisant à néant son immense charpente :
→ isotopie du bâtiment et du feu : feruida, plaga, arentes, ardet, siccato + urit, exedit, hausit, consumpsit // pestis x2 (maladie / ruine, destruction), ruptis (rompre), compagibus (construction formée d’un assemblage), discussa (fracassé), colapsa (s’écrouler)
=> anéantissement du corps.

b/ Claudel : anticipation de la mort de la Princesse par imagination du déserteur + description par Princesse → isotopie de la souffrance
o Rattache cette peau sur tes épaules : peau de bête dt elle est recouverte – Ms : écorchée vive, sa propre peau qui lui dénude la chair au-dessous du bras => te dépèceront
o T’arracheront les jambes
o Les corbeaux t’extirperont les yeux
o Clous sont enfoncés jusqu’à la tête
o Mon sang jaillit en haut, et il tombe sur ma tête et il descend le long de mon corps
o Je suffoque
- Objet de la souffrance (mains), ce qui peut la provoquer (mouvements ou états) et leurs conséquences. [favorisent vb plutôt que substantifs]
o Je suis fixée
o Tendue
o Je ne puis trépigner sur la terre
o Si je reste, posant ainsi sur les deux pieds
o Si je me lève sur la pointe des pieds
→ énumération + parallélisme de construction qui souligne l’impossibilité de trouver une position non douloureuse.

c/ Balde : n’exprime pas douleur du corps mourrant mais détresse du mort face à vision cauchemardesque de la mort comme homme tronqué.
- Description par le négatif, décrit vanité → énumération de tout les éléments physiques qui lui manque → double image : personnification de la Mort + description du cadavre (de Menulema) après mort.
o Nullo capillos
o Nullo colore → hypozeuxe
o Oculo carens
o Binos orbeis vacuos
o Auribus caducis
o Naribus truncis → hypozeuxe
Balde allie ici l’anéantissement du corps et celui des sens : ne voit plus, n’entend plus, ne sent plus… => imaginaire collectif de la Mort privé de sens humain, et de la lumière du soleil (blafard), sans conscience de soi-même (nec se tuetur ipsum)




d/ Suarès : deux fois question de la souffrance puisqu’il y a deux personnages → le PE ne souffre pas encore mais évoque son martyre prochain ; la PS souffre en marchant, angoisse devant sa mort mais n’en évoque pas directement les souffrances → par le biais de celles de son frère : J’ai résolu de vous faire ce qu’on me fera => opposition du frère et de la sœur permet de mettre en relief le caractère contre-nature du PE : ne souffre pas, froid face à la mort, radicale opposition avec sa sœur.
- Vocabulaire cru, distordant le corps humain jusqu’à ce ne plus ressembler à un homme, voire l’assimiler à un quartier de viande :
o Les pieds mutilés jusqu’à la cheville
o Mes moignons qui suppurent
o T’égorger
o Abattoir
o Je pendrai aux crocs (…) partagé par le milieu, mon foie d’un côté, et mon cœur de l’autre → sacrifice antique
o Ecarteler
o Sang
- Opposition soulignée par couleurs : empereur jaune / nature toute verte = Reine de Jade (vert aussi) → PE Vs nature, inhumain :
Cf. 1ère tentative d’assassinat ac strychnine (alcaloïde toxique, poison contre les animaux nuisibles)

e/ Douleur concentrée sur un membre emblématique : forte portée symbolique dans le passage ou dans l’œuvre.
- Sénèque : les chaires en générale et moëlles → à l’origine de l’effondrement de tout son corps une fois que ses os sont vides
→ occurrences x3 (en rejet après vb) => de rongement depuis l’intérieur => réduit son corps, source de sa force.
- Balde : vanité et double symbolisme → pas question de souffrance => symbolise Mort, époux choisi par Menulema (mourir vierge = au cœur du passage)
- Claudel : mains, origine de la souffrance => outil de charité de la Princesse + rapprochement JC
- Suarès : pieds de la PS → souffre sur la route qui mène à la mort, la force à la ralentir tandis que son frère avance et la tire violemment derrière lui (Pourquoi me tirez-vous di durement avec vous ?) → opposition attitude PE/PS sur la route vers la mort


2) LE SCANDALE DE LA SOUFFRANCE ANNONCIATRICE DE LA MORT, ET L’ANGOISSE FACE A CETTE DERNIERE :

- Personnages désarmés devant mort inattendue et inéluctable → jamais mort naturelle, aucun n’a l’âge => contraints.
- Deux types d’angoisse :
o ≠ vie après mort → inconnu, néant + souffrance qui dure [le corps d’Hercule disparait]
o Mort inattendue contredit projet (Hercule, PE)
- Mort met hommes sur pied d’égalité ac destin commun → révèle leur humanité avec leur angoisse et leur vulnérabilité.


a/ Sénèque : Hercule au sommet de sa gloire n’admet pas douleur qui le ronge = scandale. Souffrance et mort sans issue provoque chez lui la révolte.
- Nefas x2 à la rime : « ce qui est contraire à tout principe », « contraire à la volonté des dieux », « ce qui est impie » → scandale de la souffrance atteint un tel paroxysme qu’elle ne peut ê accepté par les dieux.
- Double angoisse dès le début : interjection Eheu + accusatif d’exclamation :
o Honte de sa faiblesse : va jusqu’à lui faire verser ses larmes, ne peux physiquement pas supporter douleur → Unde iste fletus ; Tibi cessit uni primo et ante omnis mihi (« le premier, avant tous, tu m’as arraché des pleurs »)
o Mort honteuse → Perdidi mortem totiens honestam (tant de fois j’ai perdu une mort glorieuse)
- Angoisse exprimée par personnification de la douleur ac détermination croissante : (1ère partie) quis scorpios, quis cancer > nefas > pestis > malum → pose la douleur en sujet, régit vb marquant progression douleur (consumpsit, fecit, abstulit, exedit)
=> pv → mal rongeant corps jusqu’à disparition – Ms : pas les chaires souffrantes qui se muent en pourriture (la pourriture disparaîtrait alors quand il n’y aurait plus de chaires) : pourriture = entité indépendante, dévorante, nécessitant du combustible => Pesti satis Herculea non sunt membra => le corps ne suffit plus, disparaît, mais la pourriture reste.
Ms : entité invisible, angoisse de l’inconnu qui annonce mort → Omne es malum nullumque (« Tu es tous les maux et tu n’en es aucun ») ; quis voltus tibi est ? (« Quel est ton visage »)
- Angoisse se concentre finalement sur honte de cette mort sans gloire


b/ Balde : angoisse jamais exprimée par Menulema → revient jamais sur sa décision
- Vision d’horreur du crâne : image tradi de la mort, perte des sens, engloutissement de la vie → Tenebricosi oris antrum (« l’antre d’une bouche ténébreuse » à la rime).
- Tabou : ne doit pas nommer la mort, passe par périphrases (Ferale, turpe, faevum (…) monstrum → inscription de l’interdiction en plein milieu de la périphrase), métaphore (Faeda larva ; monstrum x2 à la rime ac majuscule) et description.
- Inhumain : imago dira toto (…) divertit a figura => cf. Sénèque ≠ visage
→ vanité = nouvel époux de la vierge


c/ Claudel : Princesse ne veut pas mourir initialement → angoisse devant la perspective de la douleur, et du temps qui doit s’écouler avant mort.
- Appelle à témoin soleil : maître du temps, marque écoulement de la journée (le déserteur lui a donné nuit comme ultimatum) → spectateur insensible qui ne se presse ni ne ralentit
=> jusqu’à x3 : graduation jusqu’à fin + apostrophes ô mains ! x3 ; ô lumière ; ô soleil ; ô Dieu x2 → rapp. jusqu’à la tête des clous => idée d’extrême et de constance, rien ne l’écourtera, boira le calice jusqu’à la lie.
- Regret de ce qu’elle perd : mariage ac analogie clous / liens nuptiaux.


Suarès : angoisse représentée par PS qui refuse d’avancer.
- Vous n’êtes pas un bon frère ; que vous êtes cruel ; que vous êtes méchant ; plus méchant (…) plus atroce que l’ennemi ? → rapport au frère qui ne ressent pas même angoisse.


3) LE MARIAGE ET LA MORT :

- Trois fois question de mariage ac relation ac mort → se substitue au mariage humain => anéantissement final puisque par définition impropre à donner la vie.

- Balde : thème central de pièce = moreris virgo (empêche l’avènement du Messie) → possède un fiancé mais lui préfère la mort => Rubentibus, venustis, quos noster Orbis offert, sponsis valere jussis ! (« après avoir congédié les fiancés beaux et bien portants que t’offre la Terre ») ≠ Isti monstro nubes (« c’est ce monstre que tu vas épouser »)
- Question centrale du passage, mise en valeur par un effet de clausule à la fin ac démonstratif isti et monstro à la rime après description => conclusion = construction rhétorique.

- Claudel : association entre mains retenues par clous et enserrées dans liens nuptiaux → Mais ces clous vous conviennent mieux [comme époux]

- Suarès : le PE veut tuer la PS pour sauver l’honneur de dynastie → le dictateur pense à vous écarteler dans son lit // Vous, les filles d’empereur, vous êtes toujours prêtes à revivre dans l’esclavage de la couche => pour éviter union ac ennemi, la marie à la mort ó Ellys est amoureuse de la mort.
Mariages x3 ó double anéantissement

TRANSITION : personnages retrouvent leur pleine humanité au moment d’ê confronté au destin commun.
Absence de mention de vie après mort : anéantissement de l’homme → importance du passage vie/mort = ultime action
Reconnaissance mort inéluctable + force supérieure => vaincre en l’acceptant par une optique stoïcienne → change sa portée


II- LA MORT ASSUMEE : UNE PORTE VERS LE DEPASSEMENT DE CETTE HUMANITE


1) LA QUESTION DE LA ROYAUTE :

- Quatre personnages royaux + Hercule prétendant à la divinité // Menulema : fille de juge victorieux = statut important.

a/ La souffrance et la mort remettent en question leur statut : défi vis-à-vis de la mort
- Hercule : travaux extraordinaires, réclamait divinité => la souffrance et mort remettent en cause ses prétentions en rappelant son humanité → indignes de lui.
- Princesse : tuées par un déserteur par vengeance → veut l’humilier, indigne => doit tenir son rang et endurer : Rustre ! Je suis une Reine ! La suprême dignité Humaine me fut remise et je n’en puis être dépouillée (…) Qu’y a-t-il de commun entre toi et moi ?
- PE : destitué de son trône, chassé de ville, dynastie menacée par volonté de envahisseur de s’unir à sa sœur → Je suis dépossédé du règne.

b/ Menulema : opposition chœur / Menulema → mort = honorifique depuis le début pour elle => défaite du chœur qui veut lui barrer la route
→ ≠ Hercule et PE : scandale ici c’est de vouloir l’empêcher de mourir → Ut calle recto non revertar ad patrem ? Ut me retardet frigidus leti pavor ! (« Que je ne retourne pas tout droit à mon père ? Que me retarde la froide peur de la mort ! »)

c/ PS : paradoxe de la souffrance qui marque son rang royal (A mes moignons qui suppurent on reconnaît la plus haute des princesses) => scandale = manière dont mort l’atteint : main de son frère qui veut pas qu’elle lui survive (Vous ne règnerez pas à ma place)
=> seule qui ne se soumettra pas à la mort et qui ne la transcendera pas → contrepoint : souffrance = marquait de son rang.


2) VOLONTE HUMAINE FACE A LA MORT :

- Passage doit amener personnages à assumer leur mort : prise de conscience de l’inéluctabilité de la mort > sert à rien de le combattre > optique stoïcienne d’acceptation de ce qui n’est plus en leur pouvoir, il faut assumer mort (condition mortelle pr Hercule)
- Moment d’arrêt sur pente où décide de prendre destin en main.

a/ Sénèque : dernière phrase de 1ère partie = pivot : pro quantum est malum quod esse vastum fateor.
- Cesse de se dénigrer à cause de sa faiblesse due à condition mortelle → élève la douleur, lui reconnaît pv et gdeur // rappel de ses travaux remémore sa propre force (Hydre et Cerbère) => les ramène à un pied d’égalité, plus honteux de souffrir.
- Allusion à Cerbère : a déjà vaincu la mort → défi
- Mihi ignotum malum : référence en matière de monstre, sous-entend qu’il les a tous affrontés
- Nelle progression dans formation du mal comme sujet : interjection (o dirum malum !) + s’adresse à lui à la P2 et impératif (procede)
- Le reconnaît comme adversaire à sa taille → compare leurs attitude : le somme de se montrer au grand jour (procede) ó v. 1516.17 palam x2 à la rime => l’appel à lui, veut connaître son mal pour l’assumer pleinement, multiplie interrogations sur identité.

b/ Balde : détermination de Menulema

c/ Claudel : sursaut de royauté articulé autour de conjonction mais = retournement → Mais cela est bien ainsi et je ne me plaindrai pas. Je mourrai debout, comme il convient très bien à ceux de ma race (isolement de Je mourrai debout)

d/ Suarès : contrepoint → aucune ne change de position.

e/ Pourquoi mourir ? Se soumettent à puissance plus forte que la leur qui leur apporte la mort ó rapport à ceux qui les tuent
Sénèque : destin / dieux > stoïcisme
Menulema : père et vœu du à Dieu > obéissance
Princesse : déserteur > rang royal
=> Contrepoint PS : tuée par frère → contre nature, inhumain.


3) FAIRE FACE A LA MORT : COMMENT MOURIR ? et AU DELA DE LA MORT :

- Une fois admis caractère inéluctable de la mort et supériorité de cette fatalité : équation mort et statut royal > obligation de transcender la mort après l’avoir assumé pleinement.
- But : conserver statut royal et aller plus loin en l’obtenant non plus de la naissance mais par actes.

a/ Sénèque : Hercule reconnaît douleur comme adversaire valable après avoir rappelé sa propre valeur => O malum simile Herculi → mort glorieuse ac adversaire à sa taille.
- Adversaire s’est hissé à sa hauteur : Hercule demeure la référence de la force → nom x2 à la fin des deux passages = U de mesure pour force de la douleur.
- Douleur devient ultime travail après énumération de ses travaux → renforce sa gloire en se soumettant aux dieux et au destin qu’il provoquait orgueilleusement au début.
ó Hercule combat les monstres : rapp. Jephtias, la mort est un monstre, l’ultime monstre, celui qui finit toujours par avoir raison des hommes – Pb : maîtriser son destin → Hercule meurt qd mm mais de son propre chef et selon ses propres règles.
Bref pour lui : « le dernier ennemi qui sera détruit c’est la mort » J


b/ Balde : Menulema ne fléchit pas et remporte victoire Vs ceux qui voulait la détourner de son devoir => gloire et couronnement de sa vie = mort par obéissance à son père et à Dieu, mort pour la patrie ; doublement glorieuse comme préfiguration du Christ alors que chœur critiquait sa mort en tant que vierge par peur de manquer le Messie.


c/ Claudel : endure souffrances pour prouver son rang royal, assume pleinement sa mort :
- Position crucifiée devient naturelle à une fille de roi (Je mourrai debout, comme il convient très bien à ceux de ma race) = Hercule augmentant son supplice en se couchant sur un bûcher alors que son corps brûle de prtt
→ Je suis fixée au poteau ! mais mon âme royale n’est pas entamée, et, ainsi, ce lieu est aussi honorable qu’un trône.
- Passe l’épreuve de son humanité et de sa royauté → droit d’appeler au secours, droit à l’espérance, derniers mots du passage : O Dieu, ayez pitié de moi !
=> Pendant positif à la mort de Cébès malgré tragique de la situation : ne voulait pas mourir mais assume => capable de volonté comme Td’or (fait parti des hommes nouveaux)
Ne demande intercession qu’après avoir prouvé sa volonté, peut ê faible à prst + connaît charité, peut donc y faire appel ≠ Cébès qui réclame rédemption de Tête d’or qui ne connaissait pas charité et ne pouvait donc l’aider.
=> pourra donner espérance et charité à Tête d’or qd mourra.
=> identification au Christ par supplice souligne apothéose ; cri de la fin = 2 possibilité :
o « Abba » : cri d’angoisse (Eli Eli lema sabacthani)
o « Jésus souviens-toi de moi » : cri d’espérance, prière pour rédemption.


d/ Suarès : anéantissement total sans rien de changer
PS + PE = 1 homme → divisé en deux => humanité ≠ honteuse, doit posséder son côté faible + volontaire pr être humain (≠ anormal de craindre la mort et de souffrir)


CONCLUSION :
- Tous les personnages ac souffrances en perspective ou présentes, et confrontés à mort → angoisse fait ressortir leur humanité > sursaut de volonté paradoxalement ≠ combattre mal – Ms : acceptation => transcender mort.
- ≠ vie après mort → pb : homme face à ce qu’il a de plus humain : mort => assumer sa mort c’est la dépasser et donc dépasser son humanité qui inclut la condition de mortel.
=> scandale de la douleur = outil de l’ultime gloire et réelle couronnement.
- Double problématique de Tête d’Or et Sénèque : volonté + stoïcisme.

mardi 23 octobre 2007

CM 2-3 de rhétorique : JALONS HISTORIQUES

Sur deux cours, mme Denis relève le défit de retracer dans ses grandes lignes l'histoire de la rhétorique, de ses origines antiques à nos jours sorbonnards. Suite aux mouvements de grève, elle a mis en ligne un plan de son cours sur e-cursus.


Dans l'Antiquité, on s'est demandé comment expliquer la naissance de la rhétorique ? C'est un récit des origines de la rhétorique comme têkne --> a vraiment une très longue histoire (même si cela reste une histoire !). Nous sommes en Sicile, au Vème s. avant J-C --> régime de la tyrannie --> 2 tyrans en étaient les chefs. Pendant leur mandat, avaient procédé à des expropriations. MAIS, en -465, les tyrans sont expulsés ! Comment réattribuer les terres ? Il n'y a aucune preuve matérielle de propriété : il n'y a que des témoignages... --> de nombreux procès se sont déroulés entre vrais propriétaire et usurpateurs : le plus persuasif parvenait à l'emporter ! Or, il y avait là un disciple d'Empédocle (un philosophe d'Agrigente) qui s'appelait Corax : celui-ci a vite compris qu'il lui fallait développer des techniques de transmission de savoir pour bien persuader...

Ce récit nous montre que la rhétorique est fille de la philosohie et qu'elle a partie liée avec le droit. Nous montre aussi que recherche le vraisemblable.





L'INVENTION DE LA RHETORIQUE : L'ANTIQUITE GRECQUE ET LATINE




I Athènes : berceau de la rhétorique.
1) Platon face aux sophistes.


Cf. Gorgias et Protagoras (Platon)
¤ A Athènes, rhéto arrivée à cause des échanges avec les colonies au Vème s. --> marche bien car régime démocratique avec des décisions prises en assemblée (ekklesia). De plus, pendant les procès, il n'y a pas d'avocat : on plaide donc soi-même.
¤ La rhéto est enseignée au Vème s. par ceux qu'on appellera les premiers sophistes. Seraient-ils donc détenteur d'une "sophia" ? Ils viennent de l'ensemble du monde grec et on trouve notamment :
-> Protagoras :
ami de Périclès, spécialisé dans la controverse = éristique. Enseigne que, sur tout sujet, on est capable de parler POUR et CONTRE --> c'est bien une technique.
-> Gorgias :
Connu pour avoir inventé la prose d'art (attention, ce n'est pas la poésie grecque... On parle toujours de "travail gorgianique" pour la prose très orénée) + l'éloge paradoxal à travers L'éloge d'Hélène, normalement blâmable et qui nous montre une Hélène à louer. C'est tout de même de la virtuosité.
¤ En face de ces sophistes, il y a des orateurs, not. un super connu : Isocrate (IVème s.). Pour lui, la rhéto doit prendre en charge la moralité. Absolument nécessaire à l'éducation du citoyen. C'est pas forcément le point de vue le plus attractif et, en plus, il y a moins de virtuosité.
¤ Au même moent, il y a un grand philosophe à Athènes, c'est Platon -> fait les reproches les + virulents possibles à la rhéto ! Doivent discuter et avouer qu'absence de vérité dans la rhéto, que ce n'est qu'une pseudo-vérité. Platon va donc diaboliser la rhéto. Place beaucoup son dialogue autour de la question du mensonge : la rhéto ne serait de que la cosmétique !!!
2)La réponse d'Aristote.
Elle passe par un déplacement philosophique : il abandonne l'arrière-plan métaphysique -> système radicalement différent qui va permettre à la rhéto de sortie de l'impasse. En effet, elle n'a rien à dire sur la vérité : se place dans la pragmatique avec légitimé philosophique. On peut l'utiliser bien ou mal ensuite.
Aristote est l'auteur d'une Rhétorique, ouvrage appartenant au vaste système créé par Aristote = l'organon. La Rhétorique n'en est qu'un élément.
On va se trouver dans une possibilité technique. Rhétorique = art de trouver dans chaque cas le persuasif (définition fondamentale !) -> manière de rattacher la rhétorique à l'argumentation.
On doit également à Aristote la différence entre les preuves ainsi que l'examen du déroulement de tout cela.
3) Approfondissement et voies nouvelles.
a) Argumentation juridique.
-> les "états de cause" -> qu'est-ce ? Le camouflage est un début... Est-ce un déguisement ? Se passe entre -IIème s. avt J-C et +IIème s. ap J-C. Grands représentants = Hermagoras et Hermogène.
b) Autres pistes.
Partent sur l'elocutio et la dispositio notamment avec une réflexion sur le meilleur. Représentant = Théophraste qui essaie de définir les différences des styles, avec des points communs mais aussi des différences.
c) La question du sublime.
Cf. pseudo-Longin et son Traité du Sublime.
II Le modèle romain : Cicéron ou l'Orateur.
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Nous ne sommes pas encore, à l'époque, au temps impérial.
Cursus honorum ->on accède aux plus hautes fonctions en étant passé par différentes responsabilités (la + haute étant sénateur).
1) Rhétorique à Herennius.
Contemporain de Cicéron mais c'est pas de lui.
1er répertoire des figures de style notamment.
2) Cicéron.
* L'Orator.
* De oratione.
Cicéron n'est pas un spécialiste de rhétorique (voir la liste de ses oeuvres sur wikipédia) . C'est un homme politique. Pour lui, les meilleurs orateurs sont les philosophes. L'orateur est, pour Cicéron (qui cite Caton) :
"Vir bonus dicendi peritus"
= Homme de bien expert en l'art du discours.
3) Quintilien : une somme pédagogique.
13 volumes en collection Budé !!!
L'institution oratoire (= I.O dans les citations).
C'est longtemps ce texte qui servira de manuel idéal de rhétorique.
III La seconde sophistique ou la rhétorique triomphante.
Toute une nouvelle génération dans la Rome impériale, s'ancrant dans le contexte de la Pax Romana.
Qui sont-ils ? Déjà, de grands serviteurs de l'Etat, des grands profs et aussi... des gens de spectacle ! Puisque se donnent parfois en spectacle. A cette époque, elle ne sert plus effectivement à argumenter démocratiquement.
C'est essentiellement le genre délibératif qui est majoritaire. On a aussi dit que c'était à cette époque que naît la littérature car il y a une réflexion sur la fiction.
IV L'entrée dans le monde chrétien.
Un homme : Saint Augustin d'Hippone. (lire sa biographie sur wikiKto)



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Avant sa conversion, avait reçu une formation rhétorique. Se convertit et la question de Platon revient à lui... A-t-elle un sens une fois la vérité révélée ?
Déjà, pour lui, le christianisme doit attirer les fidèles : il s'agit d'être un "soldat de Dieu" ! Et ça ne se fait pas avec les armes mais avec la parole --> l'orateur chrétient a donc son rôle à jouer --> Cf. De doctrina christiana (livre IV) --> on peut considérer ce livre comme la dernière des rhétoriques antiques et la première des rhétoriques nouvelles qui sont des rhétoriques sacrées. De plus, il y a un lien avec la langue simple des paraboles.
Ccl :
¤ héritage massif.
¤ MS héritage constamment questionné --> absence de rigidité.
¤ On ne va pas parler du Moyen-Age ici ni au chapitre suivant : le M-â s'intéresse peu à la rhéto --> le m-â s'intéresse plutôt à la dialectique. Néanmoins, c'est un manque dans notre parcours...

LA RHETORIQUE A L'EPREUVE DES TEMPS MODERNES



I La Renaissance : une redistribution.
Dès la fin du XIVème s., on se met à chercher manuscrits antiques (l'Italie étant très en avance sur les autres pays) --> c'est capital pour comprendre. Ils redécouvrent des textes qu'on ne lisait plus !!!
XVème s. : le monde est chrétien mais ravagé. En Europe, il y a un vaste mouvement attentif aux frémissements religieux avec la Réforme + la Contre-Réforme.
II Les siècles classiques : présence et contestations.
1) Le modèle jésuite.
L'idée de la Contre-Réforme est bien de ramener âmes tentées par la Réforme --> faut reconquérir les fidèles. Un grand ordre : la Société de Jésus (les jésuites ou s.j) qui va se donner une éducation jésuite : la Ratio Studiorum (1599) harmonisant le programe pour la totalité des collèges jésuites. Ca prévoir une classe de rhétorique de 2 ans vers 15-16 ans. Ceux qui ne deviennent pas jèzes s'arrêtent souvent juste après : grand socle commun de formation.
Les jésuites sont donc les grands pédagogues-passeurs de l'époque ! Y a floraison de manuels à côtéen plus !
2) Rhétorique et civilité : l'école du monde.
Cf. Castiglione Le courtisan (1528)
Réflexion sur l'idéal du courtisan.. Notamment l'actum, le fait d'être poli, d'être gracieux mais sans qu'on voit technique en dessous. Faut savoir s'adapter à l'interlocuteur --> floraison de manuels de savoir-vivre.
En 1630, L'honnête homme ou l'art de plaire à la cour en France --> tout cela descend directement de la rhétorique !!! Sorte de rhétorique mondaine qui alait définir pendant longtemps les règles de politesse.
3) De nouveaux modèles.
¤ Une nouvelle définition del'éloquence se met en place peu à peu.
"La vraie éloquence se moque de l'éloquence" (Pascal)
Pour la comprendre, faut la rattacher à la pensée du sublime (le traité de Longin vient d'être traduit par Boileau), qui est anti-rhétorique.
¤ Du côté de Port-Royal : son enseignement rompt avec la tradition rhétorique et avec les propositions des jésuites. leurs grands théoriciens -Pierre Nicole, Lancelot, Fleury- nous laissent une grammaire et une Logique. Ils pensent que les élèves qui apprennent leur rhétorique par coeur = enseignement sclérosant --> faut se fonder sur la raison ! (la base est donc Descartes). Il y a toute une critique des lieux-communs, assez radicale (ceci étant, ils sont très peu nombreux...). Et on retrouvera ce genre de critiques chez les Encyclopédistes -> ce +, leur réflexion sur le langage sera hantée par la question de l'origine du langage.
¤ Révolution : ont voulu rompre avec tradition aristocratique de la parole éloquente -> parole naturelle du citoyen, c'est l'éloquence de l'homme en actions. Et pourtant... Grands orateurs font preuve de cette culture de la rhétorique !!!
III L'époque contemporaine : de la restauration à l'oubli.
1) 3 étapes.
¤ Contre-Révolution =Restauration -> la rhétorique est son monde ! Donc certaine renaissance là, avec nostalgie de l'Ancien régime.
¤ Se contitue une école républicaine moderne qui, au début, travaille de paire avec l'Eglise pour diffuser uns avoir -> la rhétorique a sa place dans l'enseignement. La 1ère est appelée "rhétorique".
¤ Démantèlement des humanités classiques : parmi es fossoyeurs, Gustave Lanson, complètement positiviste : rhéto peu utile ! Eventuellement un peu d'histoire littéraire parce que dans un contexte, à la manière positiviste.
1902 : la classe de rhéto est débaptisée !
L'écrivain devient désirable -> n'a plus besoin de se justifier -> "L'Art pour l'Art" avec les Parnassiens -> littérature prend alors son autonomie. Nous ne sommes plus dans de "l'utile dulci" !
"Felix qui miscere potuit utile dulci" (Horace)
Donc, changement de cadre.
2) Les raisons d'un discrédit croissant.
On se méfie de cete sorte d'objectivité des formes du discours. Parallèlement, on assiste à la substitution du support imprimé à l'oral.
Cette période coïncide avec une méfiance de + en + grande face aux langues anciennes. On accuse la culture que donnent les langues anciennes -> culture trop axée sur l'imitation ? C'est vrai que rhéto servait à reproduire les exercices antiques...
Cf. La IIIème république des Lettres d'A. COMPAGNON.
L'objet des textes va être l'analyse : apparition des comentaires littéraires (ô joie !) --> Lanson pense cela à partir d'une leçon de choses. L'arrière-plan va être :
- de ne plus vouloir d'une culture élitiste -> culture humaniste mauvaise.
- on passe à la laïcité -> les jèzes seraient les grands ennemis, qui auraient dégradé l'humanité.
Lanson est parfois pris en flagrant délit de mauvaise foi : il utilise l'arsenal rhétorique mais plus pour produire, pour analyser. De plus, il a des détracteurs, notamment Brunetière - > pour lui, prose et littérature sont oratoires
Mais c'est Lanson qui a gain de cause. En 1968, Barthes a fait un cours sur la rhéto ancienne au Collège de France -> de ses recherches et de ses cours, tire un long article de 50 pages "La rhétorique ancienne : aide-mémoire", c'est tout dire... Il a l'impression de redécouvrir et de réinventer !!!
IV Une nouvelle actualité ?
1) Quelques précurseurs.
Certains ont vite compris l'intérêt de la rhétorique.
¤ Paul VALERY : a lui aussi occupé une chaire au Collège de France -> la chaire de poétique. Il y entretient la rhétorique.
¤ Nietzsche : Là, c'est le point de vue philosophique qui l'intéresse -> les sophistes notamment. Y a pas un "en soi" de la vérité.
"Les vérités sont des illusions dont on a oulié qu'elles le sont, des métaphores qui ont perdu leur force sensible."
¤ PAULHAN : dans les Fleurs de Tarbes -> éloge des fleurs de la rhéot, avec not... un éloge des lieux communs. Or, appartient à la NRF, donc est à l'avant-garde. Il a appelé tout cela "la Terreur littéraire".
2) Une renaissance ?
Simple fait que ce cours existe est une preuve que oui, ainsi que dans d'autres universités.
Prestige de la rhéto est de retour ainsi que son opérativité. Elle s'est dégagée un nouvel espace de fonctionnement. Mais quoi ?
- 1ère condition : suspicion très vive à l'égard d'une pseudo-objectivité... qui n'est pas possible !
- 2ème condition : renoncement à subjectivité absolue, que ce soit dans les revues, les expérimentations. On ne peut plus croire que l'individu est maître de son dire. 2 influences là-dedans : l'idéologie marxiste (avec le conditionnement) et la psychanalyse ( nous sommes un sujet qui s'échappe à soi-même).
- 3ème condition : déplacement du modèle de la communication. Y a une force dans l'irrationnel du discours -> cf. la propagande -> pour la combattre, va falloir comprendre son fonctionnement puis combattre sur son terrain.
Oui, une renaissance mais ce n'est pas une reconduction à l'identique -> elle ne peut plus être enseignée comme à l'école des rhéteurs. On est passé d'une réflexion sur la rhétorique à une réflexion sur la rhétoricité.
Fin

dimanche 21 octobre 2007

CM 1 de littérature française du XXème siècle

Cours transmis par Morgane : nous l'en remercions ici vivement !


N.B : Ce cours porte sur le livre de Jean Giraudoux : Siegfried et le Limousin.

Littérature du xx s
CM du 08/10


-Giraudoux: surprend, déroute... Albert Tibaudet: « Mr Giraudoux a une vision originale des choses ».
~il utilise l'art de l'allusion
-G est un romancier (oeuvre importante) et un dramaturge~ triomphe sur toutes les scènes grâce a son association avec Louis Jouvet.
-Il suscite ac S. et le L. l 'attention de Proust et de Sartre.
-Oeuvre semble inactuelle~recherche de la préciosité
-Touche au destin de l' Europe
-Écrit après 14-18
-Met en scène France et Allemagne qui détermineront le destin de l'Europe.
-Guerre intimement présente
-S et L s' ordonne autour de ttes les représentations littéraires de la France.
-Théâtre de l' Europe: teatrum mundi
-débats intellectuels de l' entre 2 guerres:
1.Culture et Civilisation
2.Le Cosmopolitanisme
-Europe présente: La Revue européenne, La Revue germanique, La Nouvelle Revue française...
-Débat né fin 19 ac affaire Dreyfus~ravage du cosmopolitanisme
-Paule Bourget ,Cosmopolis
-1914, débat culture et civilisation: T. Mann: La Mort à Venise,Considération d' un apolitique.
-En découle deux autres sous parties
1.Rose
2.Noire
-1) Au début du roman: partie parisienne, située a Montparnasse, la bohème, les artistes...
-les personnalités Prat et Zenden renvoient à des personnes bien réelles :
Prat= Marie Laurencin
Zeltem= Karl Einstein~amène coté noir : était communiste anarchiste juif allemand, se suicide en 1940 pour échapper au nazisme

Biographie
Né en 1882 à Bellac en Haute Vienne~acquiert une valeur mythologique. Son père est fonctionnaire. Giraudoux se félicite de cette enfance provinciale avec ambivalence~svnr autobio est taciturne, il veut s' évader. Il construit un mythe de son enfance, Bellac rassemblait ttes les caractéristiques de la vie provinciale. Puis conquête de Paris et du monde. Élève modèle école Lakanal à Sceaux. Gde connaissance du Grec.1904-1907 échoue a l' agreg car pris par la vie parisienne. Son prof Charles Andeler l'encourage à partir en All. Il y part un an, fréquente cafés, théatre. Il parcoure l' All et l' Europe centrale, amitié litté et artistique avec E.U. : Amica america.
Il ne veut plus enseigner, prend carrière diplomatique. Rate le concours des affaires étrangères, tente concours de chancellerie. 1910 diplomate sédentaire : administration à Paris, est ambassadeur. Il rencontre Grasset en 1909: collaboration étroite jusqu' à sa mort. Grasset va façonner la carrière de G.
C' est un dandy qui se cache derrière son orgueil pour se protéger des échecs. Amour propre bléssé=trait de caractère. Envoyé en Asie mineure, blessé en 1917, il connaît les horreurs de la gde guerre.

jeudi 18 octobre 2007

CM 1 rhétorique : INTRODUCTION GENERALE

Pour son premier cours, Mme Denis nous propose une introduction générale à ce module, mêlant étroitement deux matières qui se situent en fait aux frontières de nombreuses autres.

Rhétorique ET stylistique. Ce "et" se veut problématique...

¤ La stylistique est-elle une discipline, une technique, etc ? Tout au moins, c'est une pratique autour du "style". Le mot est tardif, pris de l'allemand à la fin du XVIIIème. Ona souvent dit que la stylistique a pris le relais quand la rhétorique épuisée. Filiation chronologique ? Discutable...

¤ Elles se réunissent autour d'une stratégie discursive. Les deux se demandent comment le texte emporte l'adhésion de son lecteur ou de son auditeur. L'adhésion... est-ce l'équivalent de la persuasion ? Est-elle vraiment de même nature ?

¤ Les 2 s'interrogent sur l'argumentation et sont invitées à s'interroger sur la véracité => adéquation ?

¤ Quels effets produisent-elles ? Que se passe-t-il ? A quoi aboutit-on ? Pourquoi peut-on être bouleversé par un texte ?

¤ Situation d'énonciation : le cadre est important. Qu'est-ce qui légitime la prise de paroles ?

¤ Réflexion sur l'image constuite à partir d'un texte. Un texte produit une représentation de son énonciateur --> celui-ci élaborera aussi des stratégies pour cela.



Une filiation directe entre la rhétorique et la stylistique pose pas mal de problèmes. Il semble mieux de penser leur relation comme un dialogue.
¤ A partir du moment où l'on réfléchit depuis l'aval vers l'amont, on ne peut qu'avoir une vision téléologique, avec une pseudo-disparition inévitable de la rhétorique --> FAUX, l'existence même de ce cours le montre !
¤ De plus, datation hétérogène ! Et la rhétorique a quand même 25 siècles derrière elle.
¤ Il existe aussi des revues spécialisées et des sociétés savantes de rhétorique.
¤ L'objet, de plus, n'est pas le même. Stylistique est djéà une pratique (même si dire cela est trop limité) n'ayant qu'un petit domaine commun avec la rhétorique : l'elocutio. Il faut donc aller au-delà quand on parle du "style" --> faut pas avoir une vision réductrice comme ornementation mais plutôt inscription (au sens étymo) --> permet d'échapper à l'impasse.
¤ Enfin, leurs projets diffèrent. La rhétorique est avant tout une technique de prodction de discours, pour écrire; Alors que la stylistique est une pratique d'analyse qui ne nous pousse pas à écrire ! Donc, grande différence tout de même. Cependant, les rhéteurs ont théorisé une seconde rhétorique, d'analyse.
La rhétorique est un art du discours (art vu comme ars, savoir-faire latin), persuasif --> mais pas pour rien et avec des moyens --> c'est une réflexion contextualisée, centrée surtout sur la réflexion.

ATTENTION : Ne pas tomber dans le mode "boîte à outils" face à un texte.
Dans l'Antiquité tardive et au Moyen-Age avec la scholastique, l'enseignement des étudiants se faisant dans les arts libéraux, au détriment des arts mécaniques.















Quadrivium


Trivium


Arithmétique


Grammaire


Géométrie


Rhétorique


Astronomie


Dialectique (dia logos)


Musique (science de l'harmonie)






I RHETORIQUE ET GRAMMAIRE.

Qu'est-ce qui les différencie ?

Qu'est-ce qui les rapproche ?

--> elles s'opposent au raisonnement mathématique dont les prémices sont vraies / Leur prémice est ignorance.
--> De plus, modalité conflictuelle dans les 2 avec contradictin.

MS c'est dans ce dernier point qu'il y a des différences.

1) Sur le plan des situations discursives.

¤ La dialectique : d'abord une joute verbale à coups d'arguments avec un public (la disputatio) . Il y a réellement une situation de dialogue, dialogue héristique ou agonistique avec un "pro" et un "contra". Défense d'une thèse par un défendeur avec l'autre qui cherche à éliminer les arguments de l'autre (sans chercher à montre qu'il a lui-même raison).

¤ La rhétorique : elle ne met pas en scène deux partis ; il n'y a pas de dialogue, pas d'argument tour à tour.

2) Sur le plan des domaines d'application et des procédures.

¤ Dialectique :
-Traite de propositions générales, les thèses (thesis, ce qu'on pose) qui sont par essence discutables mais probables (=dont on peut faire la preuve au sens étymo)
-S'impose un cahier des charges assez exigeant avec, par exemple, un enchaînement travaillé avec des arguments différents. Le protocole est très rigoureux. Il ne faut pas qu'il y ait erreur ou triche.


MODELE = SYLLOGISME
ex : Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme donc Socrate est mortel.
Ca, c'est un syllogisme sans faute mais il peut y avoir glissements sophistiques...
¤ Rhétorique :
-Traite de propositions particulières, pas générales = les hypothèses. Sont vraisemblables mais pas vérifiables.
-Pour entraîner l'adhésion, sait qu'elle va avoir besoin d'autre chose.
MODELE IDEAL = ENTHYMEME
Laisse la ccl en suspens (adhésion + forte) ou très ramassé sur lui-même.
ex : "Je t'aimais inconstant qu'aurais-je fait fidèle ?" (Racine)
II RHETORIQUE ET GRAMMAIRE.
¤ Renvoi au trivium.
- Au départ, grammaire = B-ABA de la parole. Mais si on s'en tient là, où est la friction ?
- Très vite, la grammaire s'est étendue à la science des textes, la philologie. ON est passé de l'étude de la lettre écrite à la lettre comme texte et mise en place des théories.
- Ainsi, la notion de correction linguistique est apparue dès la Grèce Antique --> c'est un instrument d'évaluation. Or, ce n'est pas inconnu de la rhétorique... --> pour être intelligible, faut respecter le code comun d'où une triade qui s'énonce très tôt :
Correction - Clarté - Pureté de la langue
Elle engage la correction en commun avec la grammaire. MS c'est une présupposé pour elle. Tandis que, pour la grammaire, c'est un objectif.
¤ Les figures : la grammaire ne pouvait faire uniquement que remarquer les entorses à la grammaire des figures de rhétorique : elle a donc étudié grammaticalement les figures. La rhétorique, elle, les étudie de façon systématique.
III RHETORIQUE ET POETIQUE
¤ Poétique = terme très ambigü.
-Aristote avait distingué dans sa Poétique :
* l'historien : a en charge le domaine des faits attestés.
* l'orateur : ne s'occupe pas des faits attestés --> il est engagé dans le débat présent même si peut s'occuper de faits passés, présents ou futurs.
* le poète : n'est pas engagé dans une actualité, ils construit du possible ("la fiction")
Quand Aristote rédige sa Rhétorique, s'intéresse aux preuves et surtout à un sul type de preuves, es preuves techniques, c'est-à-dire celles qui engagent le savoir-faire de l'orateur.
- Le point de contact est que les 2 s'intéressent à l'art du verbe. Elles ont très vite été en contact. Ainsi, on peut penser la fiction... en termes rhétoriques. De plus, très vite, la poétique a été obligée de prendre en charge des notions qui n'étaient pas de son origine (ex : pour faire parler tel ou tel personnage de façon vraisemblable) --> réflexion sur l'effet produit, not. autour du pathos --> la rhétorique pose la question : "qu'est-ce qui fait que je provoque de slarmes" par ex.
¤ Rhétorique a donc du réfléchir sur les passions => tous les traités de rhétorique ont un chapitre qui leur est consacré.
--> Qu'en est-il de la plce de la poétique dans le trivium ? Aucune place prévue... Alors, on l'a réduite et appelée "art de 2nde rhétorique".
--> Qu'est-ce que "les grands rhétoriqueurs" ? Eh bien, en fait... des grands poètes !
--> On ne peut se passer de l'hypothèse qu'à un moment la rhétorique s'est poétisée. S'est d'abord apauvrie quand dégénérescence des régimes démocratiques. Il lui reste le plaisir de la belle parole, des paradoxes : quand plus d'enjeu politique, il reste un enjeu esthétique. Ainsi, il y a eu plein de traités au moment de la Renaissance qui disent cela => tout l'arrière-plan logique a disparu.
CONCLUSION :
Les points de contact sont aussi très importants entre la rhétorique et la philosophie ( + la stylistique) :
- Réflexion sur les paralogismes à partir de Locke et sur toutes les stratégies mensongères + paradoxales (A + non-A).
- Dimension contractuelle de la politique : pour constituer une civilisation civile, on peut pas le faire de force, faut entraîner l'adhésion mais pas de manière trompeuse.
- Autour de l'épistémologie, histoire des sciences : peut être réducteur de penser science comme réflexion vérifiable à chaque instant --> elle a peut-être besoin de procédés rhétoriques.