vendredi 14 décembre 2007
Commentaire comparé : grâce et amnistie
Extraits :
Sénèque : v. 1944-1996
Suarès : p. 86 à 89 (sc. XVII)
Claudel : p. 228-232
Balde : p. 190-181
Exposé :
Intro : 4 textes correspondant à un aboutissement. Fonction de clore la pièce tout en ouvrant une nouvelle perspective, vers un état supérieur.
I Des scènes comme conclusion.
- Arrêt lamentations par impératifs : Sénèque, Balde (+rythme binaire)
- Obligation de cesser lamentations indiquée par indications temporelles imagées.
- Chez Claudel, c'est pas mal différent.
- Chez Suarès, rupture avec ton pathétique moins marquée + fonction chorale de l'oiseau d'or + quand même effet de clôture.
- Effet de boucle par rapport au début chez Sénèque.
- Choeur commence la pièce chez Balde
- Fonction de Révelation de ces scènes.
II Accès à un au-delà.
1) Evocation d'un passage.
Avec, parfois, présence d'un guide ou d'un accompagnateur.
2) Vers un ordre nouveau, meilleur.
- par, pour et grâce aux héros.
- parfois lien vers "âge d'Or" + toutes les réf. bibliques !
- MAIS c'est aussi l'inconnu pour Tête d'Or (contraire à Suarès où existe un aperçu de la mort)
- matériau religieux très imp. sauf chez Suarès.
III La question de la Grâce.
1) ???
- allusion à souffrance : très nombreuses chez Claudel, quasi-absentes chez Sénèque, idem pour Balde ce qui est curieux puisque // au Christ... donc en tout sauf dans la Passion ?
- MAIS, la grâce paraît méritée dans les 4 textes : virtus, vie exemplaire, pureté. + idée d'une force transcendentale.
2) La tension de la Rédemption chez Claudel.
- Princesse fig. de rédemption pour Tête d'Or, en combattant sa tristesse, son pessimisme.
- Mais il y a lutte contre grâce et conversion -> ce qui n'est pas sans rappeler la propre conversion de Claudel.
Très rapide reprise par la prof :
- Faut pas minimiser la Grâce chez Claudel -> déjà, la princesse elle-même EST dans la Grâce -> Tête d'Or a aussi une révélation en énonçant ses vertus chrétiennes et en se rendant compte que lui ne les a pas vécues (tout ça avec un jeu sur métaphore de Lazare).
- Princesse lui montre que, puisqu'il a eu pitié, il a déà fallu qu'il soit touché par la grâce.
- Princesse figure christique avec un chemin de croix.
- C'est come un chant amoebé, à 2 voix, dans la Grâce.
- Dans Balde, présence de Virgile possible, OK, mais c'est au travers de l'exégèse chrétienne des Bucoliques et notamment de la 5ème.
Elle donnera peut-être la suite de cette correction lors de la dernière séance.
mardi 13 novembre 2007
CM : l'héritage rhétorique
Lieux extrinsq = ceux venus d'ailleurs, dont n'est pas soi-même garant mais sur lequel on peut se fonder.
Le genre oratoire qu'on a retenu pour ce discours = discours judiciaire -> s'organise en séquences, dont les grandes étapes sont :
c'est comme le préambule. Il permet de mep les conditions de la parole. But : s'attirer la bienveillance de l'auditoire (captatio beneuolentiae) et se doter de crédibilité.
Pour cela, il faut partir de l'idée que l'orateur parle pour notre bien. C'est le moment de plaire, de séduire (étymo : amener vers soi...).
- la narratio :
faut être CLAIR. C'est le moment du docere.
- la refutatio :
c'est une étape d'argumentation, en vue d'un bien +. Réfuter, c'est argumenter en sens inverse. Là, on est bien encore dans le docere.
- La confirmatio.
(Peu importe l'ordre entre refutatio et confirmatio du moment que c'est PROGRESSIF ! Il faut cacher, selon la disposition nestorienne, l'argument faible en l'encadrant entre 2 arguments forts.)
On a vite pensé que, pour garder attention de l'auditoire, fallait faire des ex cursus = digression => à fond dans le placere.
- la péroraison :
Son but n'est pas de produire un syllogisme logique. But est de passer de l'adhésion intellectuelle à l'enthousiasme. On récapitule, on va faire de l'amplification et, surtout, on rajoute de l'émotion (recherche du pathos donc).
C'est l'étape de la mise en discours. Conçue par les Romains comme l'habillage d'un squelette. On passe de qqc de désincarné à la chair.
De +, postérité formidable ! On réutilise sans cesse notions tirées de là : toute une catégorie stylistique est en jeu. Il y en a même plusieurs :
On le trouve en forme graphique dès le M-Â. Pk Virgile ? Pcq était considéré comme le poète le plus complet. On peut décliner les différents éléments de cette roue -> réflexion systématique sur la litté. De +, ce schéma excellent moyen mnémotechnique.
On avait aussi commencé à le faire avec les 3 grands persos de L'Iliade -> dedans, il y a variation de styles selon les persos.
- preuve par étymologie ou dérivation : on peut se baser sur l'histoire d'un mot, etc. (aux siècles classiques, ça pouvait être assez spécieux, not. avec fausses étymos).
- preuve par définction ou division : divise le mot -> ça, super usité.
- preuve par le genre et l'espèce : on va raisonner de manière à détailler les propriétés du genre et de l'espèce (=> réfléxion sur hyperonymes / hyponymes).
-preuve par le propre et l'accident : propre = ce qui est définitoire et consubstanciel. Accident = evnt particulier (être malade par ex.). Attention à ne pas traiter l'accident comme du propre sinon c'est un sophisme !
-preuve par ressemblance ou dissemblance.
- preuve par comparaison proportionnelle : on va comparer ce qui est le plus probable. C'est l'argument a fortiori.
-preuve par la cause ou l'effet // a priori ou a posteriori.
- preuve a contrario ou incompatible : si x incompatible avec y, on peut pas avancer x et y ensemble.
-lieu de la quantité.
-lieu du préférable.
Bossuet avait bien compris qu'il existant un lieu intermédiaire...
¤ lieu intermédiaire : l'exemple.
Intermédiaire car va tirer sa base de qqc ext. au logos.
Bossuet montre la différence entre exemple et illustration, mais aussi le modèle. Il distingue également différents exemples, ceux tirés de l'histoire, ceux tirés de la fiction et, pour Aristote, ceux tirés de a mythologie.
¤ lieux extrinsèques.
Bossuet les appelle les "lieux tirés de l'autorité" divine ou humaine ! Si ce n'est pas le même plan, elles sont comparables sur leur fonctionnement : la foi dans son sens étymo de fides, c-à-d du faire confiance. C'est pas discutable donc à moins d'être révolté...
- autorité divine : on se fonde sur la Bible et sur la Patristique (les Pères ont une autorité suffisante). Ca reste technique car appartient à la culture commune : ce n'est donc pas discutable !
- autorité humaine :
* force des lois, des jugements.
* autorité + générale : sentiment du genre humain, "lois de la nature" (ex : le fait de tuer)
* l'autorité des sages.
* la renommée.
d° La question du sophisme.
ATT. il y a différence avec un défaut de logique, qui n'est pas intentionnel !
Là, il y a une VRAIE TROMPERIE, c'est volontaire. Cela ressemble à la vérité, mais cela ne l'est ps.
Cf. Franz Van Eenieren et Rol Grosten Dorst La nouvelle dialectique : pragmatique, sophisme, argumentation.
Quelques exemples :
-Arg. ad hominem : démolir la thèse de l'adversaire non sur ce qu'il a di mais sur lui-même pour discréditer ce qu'il a dit.
- Arg. ad baculum : (=bâton !) arg. par la menace : interdire à l'adversaire de s'exprimer en utilisant l'intimidation.
- Arg. ad misericodiam : c-à-d en faisant intervenir la pitié de l'autre.
- La "pente glissante" : on use de l'arg. de l'autre pour le manipuler.
2/ La preuve éthique.
Est d'ordre sujectif -> l'ethos dont il s'agit, c'est celui du locuteur. Faut que fasse intervenir le discours -> c'est pour ça qu'on peut chercher les marqueurs de l'éthos.
a) Dans la tradition grecque.
Chez Aristote, complètement discursive -> position complètement a-moraliste car neutralise la question de la sincèrité. Il a défini 3 données :
La probité : souvent traduit par "vertu". Arêtê est polysémique en grec. Mot à mot, c'est la qualité -> d'où traduction par un mot polysémique en latin virtus.
La prudence, le jugement : Phronêsis, cap' d'analyse, d'intelligence en grec --> judicium.
La bienveilance : eunoia (
Cf. Rhétorique d'Aristote.
L'hypocrisie est donc complètement possible -> cf. bon ex. dans Athalie de Racine (III, 4).
b) Dans la tradition latine : mores.
Moeurs oratoires.
La différence ne tient pas à l'analyse mais là où la position d'Aristote est complètement discursive, la position sociale a aussi toute sa place ! C'est un éthos pré-discursif qui peut, d'emblée, donner crédibilité à l'orateur -> c'est un pré-supposé. On retrouve l'idée du vir bonus. On comprend que la tradition chrétienne va reprendre cette tradition chrétienne va reprendre cette tradition-là : l'orateur chrétien aura crédit qui lui est donné d'En-haut ! A partir de là, on a pu rajouter une 4èm composante :
la modestie : (ATT. qui n'est pas bassesse !). Ce n'est qu'une position de parole.
3/ La preuve pathétique.
Aussi d'ordre subjectif -> concerne cette fois les dispositions de l'auditoire. Il y a donc une sorte de pari au début...
L'orateur va chercher à provoquer les passions qui sont propices à son dessein.
a) Théorisation.
Pour produire un traité de rhétorique, il fallait donc un traité des passions --> elles sont + pour tel ou tel âge, il y a plein de différences. 2 visées différentes :
- rhétorique : on cherche à les provoquer !
- poétique : pour fabrication de personnages qui soient crédibles.
b) Rapprochement preuve éthique / preuve pathétique.
Les 2 sont d'ordre subjectif. L'ethos est un médiateur pour la production du pathétique MS les plans sont différents.
IV Ecrire réécrire : les exercices préparatoires.
Point de jonction entre rhéto et litté. On en a plein de traces et ce fut pratiqué tout au long de la rhétorique. L'idée, c'est qu'on ne crée pas ex nihilo -> c'est toujours une forme de réécriture. L'invention n'est pas création.
Imitation confiée aux grands modèles. Il existe 3 façons d'imiter.
1/ A composante épidictique.
-> l'éloge : et, pour les plus avancés, l'éloge paradoxal. (cf. toute la tradition littéraire autour de cela... L'éloge paradoxal de Gorgias à Molière de P. Dandrey).
-> le blâme.
2/ A composante descriptive.
-> l'ekphrasis : c'est bien un genre à part entière. ex : description du bouclier d'Achille dans L'Iliade. On va se placer au milieu de la scène comme si on y était -> notion d'enargeia. C'est particulièrement lié à la figure d'hypotypose. Quand on va au bout du bout, on peut se demander si c'est vrai (cf. "Effet de nuit" dans Poèmes saturniens de Verlaine : c'est pas vrai, c'est la description d'un tableau).
3/ A composante discursive.
-> l'éthopée : prêter un discours à une entité, un perso pour bâtir un caract., une image éthique à ce perso. Cf. le genre de l'héroïde.
-> la prosopopée : consiste à faire tenir par narrateur impossible un discours (ou encore dialogue de morts).
FIN !
samedi 10 novembre 2007
Grammaire : lexicologie
Maggy
I- MORPHOLOGIE LEXICALE
1) Formation en diachronie :
- Mots héréditaires : hérités d’une langue ancienne et ayant subi une évolution phonétique
Ex : âme < animam
- Mots d’emprunts : à la langue ancienne ou moderne au long de l’histoire
Ex : piano < italien
2) Formation en synchronie :
- Mots construits : structure interne qui les met en relation avec un ou plr autres mots de la langue → construit avec 1 ou plr morphèmes pouvant ê mis en valeur par test de « substitution » et que l’on peut retrouver dans d’autres mots => rendre compte de leur formation
Ex : embarquer / débarquer
défaire
- Mots simples : formés d’un seul morphème
Ex : nuit
3) Formation des mots :
Désinence : marque de la flexion vbale, du genre et du nb des noms et adj → ex : fais-i-ez
Affixe : marque de la dérivation → ex : infaisable
Radical : ce qui reste quand j’ôte les affixes et désinences → ex : infaisable = -fais- (le radical ne constitue pas forcément une unité lexicale)
Base : mot d’origine → ex : infaisable = « faire » (unité lexicale)
a/ Par dérivation : relation orientée entre un mot et un second qui est sa base
Ex : impoli → « poli » = base d’un autre adjectif dérivé par suffixe
o Dérivation affixale : attention aux valeurs des affixes !
§ Préfixe
§ Suffixe
§ Parasynthétique : ajout simultanée de préfixe et suffixe
Ex : empiècement → base = « pièce »
Endocentrique : le terme dérivé appartient à la même catégorie grammaticale que sa base (majorité des préfixes)
Exocentrique : changement de catégorie grammaticale entre la base et le terme dérivé.
o Dérivation non affixale : sans adjonction d’affixe, dérivation d’un mot à un autre par simple changement de catégorie grammaticale (called : dérivation impropre, conversion, transcatégorisation ou recatégorisation)
Ex : rose = à la fois nom et adjectif (N > adj par métonymie = diachronie)
→ Pb syntaxique ou morphologique ? => nécessité du contxt pour déterminé la nature du mot dans la phrase.
b/ Par composition : suppose « formants » autonomes (unités morphologiques) même tronqués (pvent ne pas être une unité graphique)
Ex : impoli → noyau de sens
portefeuille → 2 éléments de mots complets par composition
Les marques de la composition :
- soudure : portefeuille, pourboire, vinaigre
- trait d’union : rouge-gorge, porte-monnaie
- syntagme figé : pomme de terre, chaise longue (le référent change si on modifie un élément)
Rmq : « la compo savante » : mots formés à partir d’éléments emprunt au grec ou latin
Ex : miso/gyne
qui n’aime pas/femmes
→ mot composé en frçais à partir d’unités lexicale grecque => ≠ hérité du grec, ils n’existaient pas !
Il y a des termes composés dans toutes les catégories grammaticales
Prép : « à l’encontre de » = contre → = 1 unité lexicale car je peux lui substituer un mot
Locution vbale : « prendre frois »
Déterminant : « un peu de »
Pronom : « celle-ci », « n’importe qui »
Phrase : « A bon chat, bon rat »…
N Proximité composition savante et dérivation
Ex : « phile » = formant autonome (« fait d’aimer »), mais pas tjr ajouté à un autre élément grec → « cinéphile » => « phile » tend à devenir un affixe
II- SEMANTIQUE LEXICALE
1) Intension / extension :
Extension : ensemble des référents qu’il désigne
Intension : ensemble des traits qui constitue son Sé
Ex : fleur → extension = tulipe, rose…
intension = végétale, coloré, constitué d’un pistil et étamines…
2) Dénotation / connotation :
Dénotation : intension, càd, ensemble des traits sémantiques
Connotation : valeurs sémantiques secondes venant se greffer sur le sens dénotatif :
- registre de la langue
- contenu affectif du locuteur
- context culturel et idéo du locuteur
Ex : policier = non marqué / flic = registre familier + connotation péjorative – Ms : mm dénotation : fonctionnaire chargé de maintenir l’ordre…
Pb : peut pas tjr opp dénotation et connotation => on appelle aussi connotation, « sèmes afférents »
3) Relations sémantiques :
a/ Hyperonymie/hyponymie → relation d’inclusion : mot spécifique (hyponyme) unit à un mot en G (hyperonyme)
Ex : fleur > rose
plante > fleur
=> relation d’inclusions successives : vêtement > manteau > redingote… → permet de spécifier le sens d’un terme
b/ Synonymie : relation d’équivalence sémantique entre deux mots – Ms : jms exacte, on parle de parasynonymie ou quasi synonymie
c/ Antonymie : relation d’opposition entre deux termes
- par disjonction exclusive : vivant / mort
- sans disjonction exclusive, quand le terme dénote une qlté graduable : grande / petit
- relation de complémentation, permutation des arguments : mari / femme ; prof / élève ; posséder / appartenir
d/ Polysémie / homonymie :
Homonymie : identité formelle (homographie ou homophonie) résultant d’étymon différents
Ex : magot = singe et argent
Polysémie : question de contexte (par opposition à monosémique)
Ex : couverture = idée de couvrir, protéger (livre, étoffe, maison…, sens propre) / protection sociale, dissimulation act clandestines (sens figuré)
vendredi 9 novembre 2007
Commentaire comparé - Chaires souffrantes et tourments de la mort
INTRODUCTION :
- Quatre œuvres : s’articulent autour de la problématique de la mort.
- Quatre extraits : personnages face au scandale de la souffrance, annonciatrice à chaque fois de la mort, une mort inéluctable après laquelle il n’est pas question de seconde vue → vie humaine entière se joue au moment de la mort et est menacé de disparaître à jamais.
- Description souffrances physiques, soit présentes soit perspective.
Sénèque : Hercule brûle de partout et se révolte contre cette douleur intolérable qui le terrasse, lui, l’éternel vainqueur
Balde : description de la mort par le chœur qui veut dissuader Menulema de s’y abandonner → la détermination du personnage central ne sera jamais remise en question
Claudel : Princesse qui ne voulait pas mourir a été crucifié par le déserteur
Suarès : le PE et sa PS quitte ville en ruine dont ils ont été chassé et marchent vers la mort.
→ Passage étrange qui renverse tous ses éléments. Se comprend par rapport à l’enjeu de la scène dans la pièce annoncé par Thanatos : devant nous le fond de la nature se contemple càd nature humaine après perte de l’innocence (représenté par Ellys) => passage contre nature (la nature est mon ennemie)
=> PS freinant devant mort et le PE y courant → paradoxe ville en ruine derrière / mort devant => ≈ contrepoint des autres txt : enfer dans le monde vivant, tout est dirigé v. mort (PE = mauvais / PS ≠ acceptation de la mort permet mise en relief de son frère)
- 5 personnages royaux ou important → enjeu : surmonter à force de volonté les souffrances et la peur de la mort pour acquérir gloire et royauté réelle (celle des actes Vs naissance)
Pb : Comment la souffrance et la mort entrent-elles en opposition avec l’humanité des personnages qui parviennent, grâce à une acceptation stoïcienne de leur destin et par la force de leur volonté, à surmonter et transcender ces deux scandales de la condition humaine, dépassant ainsi cette même humanité ?
PLAN :
I- La souffrance et la mort comme preuve de l’humanité
II- La souffrance et la mort assumées : une porte vers le dépassement de cette humanité
I- LA SOUFFRANCE COMME PREUVE DE L’HUMANITE
1) DESCRIPTION DES CHAIRES SOUFFRANTES :
- L’expression de la souffrance physique passe en grande partie par des isotopies du corps et de l’anatomie avec un vocabulaire cru et réaliste, voire minutieux dans le cas de Sénèque.
a/ Sénèque : vocabulaire cru et réaliste avec description minutieuse de l’anatomie et des progrès du mal dans le corps :
o Infixus meas medullas : enfoncés dans mes moëlles → rejet
o Arentes fibras : fibres desséchées → à la rime
o Sanguinis
o Tumidi pulmonis : poumon enflé
o Sicato iecur : consume mon foie → à la rime
o Cutem : peau
o Membra : membres
o Hausit medullas : consumer mes moëlles
o Ossibus vacuis : mes os vides
o Direpta cute : la peau arrachée → à la rime
- progrès jusqu’à réel anéantissement du corps : progression du mal marquée par une suite d’enchaînement : chaque partie de son corps touchée par le mal a des conséquences sur d’autres jusqu’à former un cercle vicieux qui part de l’extérieur du corps pour rentrer jusqu’au plus profond de ses chaires > les fait pourrir > brisent son corps de l’intérieur et fait s’écrouler tout l’édifice (compagibus discussa : charpente brisée)
Cancer fixé dans moëlles
Sanguinis vigor > distendit > arentes fibras pulmonis
Ardet felle > siccato > iecur
Lentus vapor > auexit > sanguinem
=> Cutem > membra > latus > artus > medullas > ossibus < corpus
- Hercule : métaphore bâtiment en feu : exprime immensité de son corps et férocité du mal qui le ronge, réduisant à néant son immense charpente :
→ isotopie du bâtiment et du feu : feruida, plaga, arentes, ardet, siccato + urit, exedit, hausit, consumpsit // pestis x2 (maladie / ruine, destruction), ruptis (rompre), compagibus (construction formée d’un assemblage), discussa (fracassé), colapsa (s’écrouler)
=> anéantissement du corps.
b/ Claudel : anticipation de la mort de la Princesse par imagination du déserteur + description par Princesse → isotopie de la souffrance
o Rattache cette peau sur tes épaules : peau de bête dt elle est recouverte – Ms : écorchée vive, sa propre peau qui lui dénude la chair au-dessous du bras => te dépèceront
o T’arracheront les jambes
o Les corbeaux t’extirperont les yeux
o Clous sont enfoncés jusqu’à la tête
o Mon sang jaillit en haut, et il tombe sur ma tête et il descend le long de mon corps
o Je suffoque
- Objet de la souffrance (mains), ce qui peut la provoquer (mouvements ou états) et leurs conséquences. [favorisent vb plutôt que substantifs]
o Je suis fixée
o Tendue
o Je ne puis trépigner sur la terre
o Si je reste, posant ainsi sur les deux pieds
o Si je me lève sur la pointe des pieds
→ énumération + parallélisme de construction qui souligne l’impossibilité de trouver une position non douloureuse.
c/ Balde : n’exprime pas douleur du corps mourrant mais détresse du mort face à vision cauchemardesque de la mort comme homme tronqué.
- Description par le négatif, décrit vanité → énumération de tout les éléments physiques qui lui manque → double image : personnification de la Mort + description du cadavre (de Menulema) après mort.
o Nullo capillos
o Nullo colore → hypozeuxe
o Oculo carens
o Binos orbeis vacuos
o Auribus caducis
o Naribus truncis → hypozeuxe
Balde allie ici l’anéantissement du corps et celui des sens : ne voit plus, n’entend plus, ne sent plus… => imaginaire collectif de la Mort privé de sens humain, et de la lumière du soleil (blafard), sans conscience de soi-même (nec se tuetur ipsum)
d/ Suarès : deux fois question de la souffrance puisqu’il y a deux personnages → le PE ne souffre pas encore mais évoque son martyre prochain ; la PS souffre en marchant, angoisse devant sa mort mais n’en évoque pas directement les souffrances → par le biais de celles de son frère : J’ai résolu de vous faire ce qu’on me fera => opposition du frère et de la sœur permet de mettre en relief le caractère contre-nature du PE : ne souffre pas, froid face à la mort, radicale opposition avec sa sœur.
- Vocabulaire cru, distordant le corps humain jusqu’à ce ne plus ressembler à un homme, voire l’assimiler à un quartier de viande :
o Les pieds mutilés jusqu’à la cheville
o Mes moignons qui suppurent
o T’égorger
o Abattoir
o Je pendrai aux crocs (…) partagé par le milieu, mon foie d’un côté, et mon cœur de l’autre → sacrifice antique
o Ecarteler
o Sang
- Opposition soulignée par couleurs : empereur jaune / nature toute verte = Reine de Jade (vert aussi) → PE Vs nature, inhumain :
Cf. 1ère tentative d’assassinat ac strychnine (alcaloïde toxique, poison contre les animaux nuisibles)
e/ Douleur concentrée sur un membre emblématique : forte portée symbolique dans le passage ou dans l’œuvre.
- Sénèque : les chaires en générale et moëlles → à l’origine de l’effondrement de tout son corps une fois que ses os sont vides
→ occurrences x3 (en rejet après vb) => de rongement depuis l’intérieur => réduit son corps, source de sa force.
- Balde : vanité et double symbolisme → pas question de souffrance => symbolise Mort, époux choisi par Menulema (mourir vierge = au cœur du passage)
- Claudel : mains, origine de la souffrance => outil de charité de la Princesse + rapprochement JC
- Suarès : pieds de la PS → souffre sur la route qui mène à la mort, la force à la ralentir tandis que son frère avance et la tire violemment derrière lui (Pourquoi me tirez-vous di durement avec vous ?) → opposition attitude PE/PS sur la route vers la mort
2) LE SCANDALE DE LA SOUFFRANCE ANNONCIATRICE DE LA MORT, ET L’ANGOISSE FACE A CETTE DERNIERE :
- Personnages désarmés devant mort inattendue et inéluctable → jamais mort naturelle, aucun n’a l’âge => contraints.
- Deux types d’angoisse :
o ≠ vie après mort → inconnu, néant + souffrance qui dure [le corps d’Hercule disparait]
o Mort inattendue contredit projet (Hercule, PE)
- Mort met hommes sur pied d’égalité ac destin commun → révèle leur humanité avec leur angoisse et leur vulnérabilité.
a/ Sénèque : Hercule au sommet de sa gloire n’admet pas douleur qui le ronge = scandale. Souffrance et mort sans issue provoque chez lui la révolte.
- Nefas x2 à la rime : « ce qui est contraire à tout principe », « contraire à la volonté des dieux », « ce qui est impie » → scandale de la souffrance atteint un tel paroxysme qu’elle ne peut ê accepté par les dieux.
- Double angoisse dès le début : interjection Eheu + accusatif d’exclamation :
o Honte de sa faiblesse : va jusqu’à lui faire verser ses larmes, ne peux physiquement pas supporter douleur → Unde iste fletus ; Tibi cessit uni primo et ante omnis mihi (« le premier, avant tous, tu m’as arraché des pleurs »)
o Mort honteuse → Perdidi mortem totiens honestam (tant de fois j’ai perdu une mort glorieuse)
- Angoisse exprimée par personnification de la douleur ac détermination croissante : (1ère partie) quis scorpios, quis cancer > nefas > pestis > malum → pose la douleur en sujet, régit vb marquant progression douleur (consumpsit, fecit, abstulit, exedit)
=> pv → mal rongeant corps jusqu’à disparition – Ms : pas les chaires souffrantes qui se muent en pourriture (la pourriture disparaîtrait alors quand il n’y aurait plus de chaires) : pourriture = entité indépendante, dévorante, nécessitant du combustible => Pesti satis Herculea non sunt membra => le corps ne suffit plus, disparaît, mais la pourriture reste.
Ms : entité invisible, angoisse de l’inconnu qui annonce mort → Omne es malum nullumque (« Tu es tous les maux et tu n’en es aucun ») ; quis voltus tibi est ? (« Quel est ton visage »)
- Angoisse se concentre finalement sur honte de cette mort sans gloire
b/ Balde : angoisse jamais exprimée par Menulema → revient jamais sur sa décision
- Vision d’horreur du crâne : image tradi de la mort, perte des sens, engloutissement de la vie → Tenebricosi oris antrum (« l’antre d’une bouche ténébreuse » à la rime).
- Tabou : ne doit pas nommer la mort, passe par périphrases (Ferale, turpe, faevum (…) monstrum → inscription de l’interdiction en plein milieu de la périphrase), métaphore (Faeda larva ; monstrum x2 à la rime ac majuscule) et description.
- Inhumain : imago dira toto (…) divertit a figura => cf. Sénèque ≠ visage
→ vanité = nouvel époux de la vierge
c/ Claudel : Princesse ne veut pas mourir initialement → angoisse devant la perspective de la douleur, et du temps qui doit s’écouler avant mort.
- Appelle à témoin soleil : maître du temps, marque écoulement de la journée (le déserteur lui a donné nuit comme ultimatum) → spectateur insensible qui ne se presse ni ne ralentit
=> jusqu’à x3 : graduation jusqu’à fin + apostrophes ô mains ! x3 ; ô lumière ; ô soleil ; ô Dieu x2 → rapp. jusqu’à la tête des clous => idée d’extrême et de constance, rien ne l’écourtera, boira le calice jusqu’à la lie.
- Regret de ce qu’elle perd : mariage ac analogie clous / liens nuptiaux.
Suarès : angoisse représentée par PS qui refuse d’avancer.
- Vous n’êtes pas un bon frère ; que vous êtes cruel ; que vous êtes méchant ; plus méchant (…) plus atroce que l’ennemi ? → rapport au frère qui ne ressent pas même angoisse.
3) LE MARIAGE ET LA MORT :
- Trois fois question de mariage ac relation ac mort → se substitue au mariage humain => anéantissement final puisque par définition impropre à donner la vie.
- Balde : thème central de pièce = moreris virgo (empêche l’avènement du Messie) → possède un fiancé mais lui préfère la mort => Rubentibus, venustis, quos noster Orbis offert, sponsis valere jussis ! (« après avoir congédié les fiancés beaux et bien portants que t’offre la Terre ») ≠ Isti monstro nubes (« c’est ce monstre que tu vas épouser »)
- Question centrale du passage, mise en valeur par un effet de clausule à la fin ac démonstratif isti et monstro à la rime après description => conclusion = construction rhétorique.
- Claudel : association entre mains retenues par clous et enserrées dans liens nuptiaux → Mais ces clous vous conviennent mieux [comme époux]
- Suarès : le PE veut tuer la PS pour sauver l’honneur de dynastie → le dictateur pense à vous écarteler dans son lit // Vous, les filles d’empereur, vous êtes toujours prêtes à revivre dans l’esclavage de la couche => pour éviter union ac ennemi, la marie à la mort ó Ellys est amoureuse de la mort.
Mariages x3 ó double anéantissement
TRANSITION : personnages retrouvent leur pleine humanité au moment d’ê confronté au destin commun.
Absence de mention de vie après mort : anéantissement de l’homme → importance du passage vie/mort = ultime action
Reconnaissance mort inéluctable + force supérieure => vaincre en l’acceptant par une optique stoïcienne → change sa portée
II- LA MORT ASSUMEE : UNE PORTE VERS LE DEPASSEMENT DE CETTE HUMANITE
1) LA QUESTION DE LA ROYAUTE :
- Quatre personnages royaux + Hercule prétendant à la divinité // Menulema : fille de juge victorieux = statut important.
a/ La souffrance et la mort remettent en question leur statut : défi vis-à-vis de la mort
- Hercule : travaux extraordinaires, réclamait divinité => la souffrance et mort remettent en cause ses prétentions en rappelant son humanité → indignes de lui.
- Princesse : tuées par un déserteur par vengeance → veut l’humilier, indigne => doit tenir son rang et endurer : Rustre ! Je suis une Reine ! La suprême dignité Humaine me fut remise et je n’en puis être dépouillée (…) Qu’y a-t-il de commun entre toi et moi ?
- PE : destitué de son trône, chassé de ville, dynastie menacée par volonté de envahisseur de s’unir à sa sœur → Je suis dépossédé du règne.
b/ Menulema : opposition chœur / Menulema → mort = honorifique depuis le début pour elle => défaite du chœur qui veut lui barrer la route
→ ≠ Hercule et PE : scandale ici c’est de vouloir l’empêcher de mourir → Ut calle recto non revertar ad patrem ? Ut me retardet frigidus leti pavor ! (« Que je ne retourne pas tout droit à mon père ? Que me retarde la froide peur de la mort ! »)
c/ PS : paradoxe de la souffrance qui marque son rang royal (A mes moignons qui suppurent on reconnaît la plus haute des princesses) => scandale = manière dont mort l’atteint : main de son frère qui veut pas qu’elle lui survive (Vous ne règnerez pas à ma place)
=> seule qui ne se soumettra pas à la mort et qui ne la transcendera pas → contrepoint : souffrance = marquait de son rang.
2) VOLONTE HUMAINE FACE A LA MORT :
- Passage doit amener personnages à assumer leur mort : prise de conscience de l’inéluctabilité de la mort > sert à rien de le combattre > optique stoïcienne d’acceptation de ce qui n’est plus en leur pouvoir, il faut assumer mort (condition mortelle pr Hercule)
- Moment d’arrêt sur pente où décide de prendre destin en main.
a/ Sénèque : dernière phrase de 1ère partie = pivot : pro quantum est malum quod esse vastum fateor.
- Cesse de se dénigrer à cause de sa faiblesse due à condition mortelle → élève la douleur, lui reconnaît pv et gdeur // rappel de ses travaux remémore sa propre force (Hydre et Cerbère) => les ramène à un pied d’égalité, plus honteux de souffrir.
- Allusion à Cerbère : a déjà vaincu la mort → défi
- Mihi ignotum malum : référence en matière de monstre, sous-entend qu’il les a tous affrontés
- Nelle progression dans formation du mal comme sujet : interjection (o dirum malum !) + s’adresse à lui à la P2 et impératif (procede)
- Le reconnaît comme adversaire à sa taille → compare leurs attitude : le somme de se montrer au grand jour (procede) ó v. 1516.17 palam x2 à la rime => l’appel à lui, veut connaître son mal pour l’assumer pleinement, multiplie interrogations sur identité.
b/ Balde : détermination de Menulema
c/ Claudel : sursaut de royauté articulé autour de conjonction mais = retournement → Mais cela est bien ainsi et je ne me plaindrai pas. Je mourrai debout, comme il convient très bien à ceux de ma race (isolement de Je mourrai debout)
d/ Suarès : contrepoint → aucune ne change de position.
e/ Pourquoi mourir ? Se soumettent à puissance plus forte que la leur qui leur apporte la mort ó rapport à ceux qui les tuent
Sénèque : destin / dieux > stoïcisme
Menulema : père et vœu du à Dieu > obéissance
Princesse : déserteur > rang royal
=> Contrepoint PS : tuée par frère → contre nature, inhumain.
3) FAIRE FACE A LA MORT : COMMENT MOURIR ? et AU DELA DE LA MORT :
- Une fois admis caractère inéluctable de la mort et supériorité de cette fatalité : équation mort et statut royal > obligation de transcender la mort après l’avoir assumé pleinement.
- But : conserver statut royal et aller plus loin en l’obtenant non plus de la naissance mais par actes.
a/ Sénèque : Hercule reconnaît douleur comme adversaire valable après avoir rappelé sa propre valeur => O malum simile Herculi → mort glorieuse ac adversaire à sa taille.
- Adversaire s’est hissé à sa hauteur : Hercule demeure la référence de la force → nom x2 à la fin des deux passages = U de mesure pour force de la douleur.
- Douleur devient ultime travail après énumération de ses travaux → renforce sa gloire en se soumettant aux dieux et au destin qu’il provoquait orgueilleusement au début.
ó Hercule combat les monstres : rapp. Jephtias, la mort est un monstre, l’ultime monstre, celui qui finit toujours par avoir raison des hommes – Pb : maîtriser son destin → Hercule meurt qd mm mais de son propre chef et selon ses propres règles.
Bref pour lui : « le dernier ennemi qui sera détruit c’est la mort » J
b/ Balde : Menulema ne fléchit pas et remporte victoire Vs ceux qui voulait la détourner de son devoir => gloire et couronnement de sa vie = mort par obéissance à son père et à Dieu, mort pour la patrie ; doublement glorieuse comme préfiguration du Christ alors que chœur critiquait sa mort en tant que vierge par peur de manquer le Messie.
c/ Claudel : endure souffrances pour prouver son rang royal, assume pleinement sa mort :
- Position crucifiée devient naturelle à une fille de roi (Je mourrai debout, comme il convient très bien à ceux de ma race) = Hercule augmentant son supplice en se couchant sur un bûcher alors que son corps brûle de prtt
→ Je suis fixée au poteau ! mais mon âme royale n’est pas entamée, et, ainsi, ce lieu est aussi honorable qu’un trône.
- Passe l’épreuve de son humanité et de sa royauté → droit d’appeler au secours, droit à l’espérance, derniers mots du passage : O Dieu, ayez pitié de moi !
=> Pendant positif à la mort de Cébès malgré tragique de la situation : ne voulait pas mourir mais assume => capable de volonté comme Td’or (fait parti des hommes nouveaux)
Ne demande intercession qu’après avoir prouvé sa volonté, peut ê faible à prst + connaît charité, peut donc y faire appel ≠ Cébès qui réclame rédemption de Tête d’or qui ne connaissait pas charité et ne pouvait donc l’aider.
=> pourra donner espérance et charité à Tête d’or qd mourra.
=> identification au Christ par supplice souligne apothéose ; cri de la fin = 2 possibilité :
o « Abba » : cri d’angoisse (Eli Eli lema sabacthani)
o « Jésus souviens-toi de moi » : cri d’espérance, prière pour rédemption.
d/ Suarès : anéantissement total sans rien de changer
PS + PE = 1 homme → divisé en deux => humanité ≠ honteuse, doit posséder son côté faible + volontaire pr être humain (≠ anormal de craindre la mort et de souffrir)
CONCLUSION :
- Tous les personnages ac souffrances en perspective ou présentes, et confrontés à mort → angoisse fait ressortir leur humanité > sursaut de volonté paradoxalement ≠ combattre mal – Ms : acceptation => transcender mort.
- ≠ vie après mort → pb : homme face à ce qu’il a de plus humain : mort => assumer sa mort c’est la dépasser et donc dépasser son humanité qui inclut la condition de mortel.
=> scandale de la douleur = outil de l’ultime gloire et réelle couronnement.
- Double problématique de Tête d’Or et Sénèque : volonté + stoïcisme.
mardi 23 octobre 2007
CM 2-3 de rhétorique : JALONS HISTORIQUES
Dans l'Antiquité, on s'est demandé comment expliquer la naissance de la rhétorique ? C'est un récit des origines de la rhétorique comme têkne --> a vraiment une très longue histoire (même si cela reste une histoire !). Nous sommes en Sicile, au Vème s. avant J-C --> régime de la tyrannie --> 2 tyrans en étaient les chefs. Pendant leur mandat, avaient procédé à des expropriations. MAIS, en -465, les tyrans sont expulsés ! Comment réattribuer les terres ? Il n'y a aucune preuve matérielle de propriété : il n'y a que des témoignages... --> de nombreux procès se sont déroulés entre vrais propriétaire et usurpateurs : le plus persuasif parvenait à l'emporter ! Or, il y avait là un disciple d'Empédocle (un philosophe d'Agrigente) qui s'appelait Corax : celui-ci a vite compris qu'il lui fallait développer des techniques de transmission de savoir pour bien persuader...
Ce récit nous montre que la rhétorique est fille de la philosohie et qu'elle a partie liée avec le droit. Nous montre aussi que recherche le vraisemblable.
dimanche 21 octobre 2007
CM 1 de littérature française du XXème siècle
N.B : Ce cours porte sur le livre de Jean Giraudoux : Siegfried et le Limousin.
Littérature du xx s
CM du 08/10
-Giraudoux: surprend, déroute... Albert Tibaudet: « Mr Giraudoux a une vision originale des choses ».
~il utilise l'art de l'allusion
-G est un romancier (oeuvre importante) et un dramaturge~ triomphe sur toutes les scènes grâce a son association avec Louis Jouvet.
-Il suscite ac S. et le L. l 'attention de Proust et de Sartre.
-Oeuvre semble inactuelle~recherche de la préciosité
-Touche au destin de l' Europe
-Écrit après 14-18
-Met en scène France et Allemagne qui détermineront le destin de l'Europe.
-Guerre intimement présente
-S et L s' ordonne autour de ttes les représentations littéraires de la France.
-Théâtre de l' Europe: teatrum mundi
-débats intellectuels de l' entre 2 guerres:
1.Culture et Civilisation
2.Le Cosmopolitanisme
-Europe présente: La Revue européenne, La Revue germanique, La Nouvelle Revue française...
-Débat né fin 19 ac affaire Dreyfus~ravage du cosmopolitanisme
-Paule Bourget ,Cosmopolis
-1914, débat culture et civilisation: T. Mann: La Mort à Venise,Considération d' un apolitique.
-En découle deux autres sous parties
1.Rose
2.Noire
-1) Au début du roman: partie parisienne, située a Montparnasse, la bohème, les artistes...
-les personnalités Prat et Zenden renvoient à des personnes bien réelles :
Prat= Marie Laurencin
Zeltem= Karl Einstein~amène coté noir : était communiste anarchiste juif allemand, se suicide en 1940 pour échapper au nazisme
Biographie
Né en 1882 à Bellac en Haute Vienne~acquiert une valeur mythologique. Son père est fonctionnaire. Giraudoux se félicite de cette enfance provinciale avec ambivalence~svnr autobio est taciturne, il veut s' évader. Il construit un mythe de son enfance, Bellac rassemblait ttes les caractéristiques de la vie provinciale. Puis conquête de Paris et du monde. Élève modèle école Lakanal à Sceaux. Gde connaissance du Grec.1904-1907 échoue a l' agreg car pris par la vie parisienne. Son prof Charles Andeler l'encourage à partir en All. Il y part un an, fréquente cafés, théatre. Il parcoure l' All et l' Europe centrale, amitié litté et artistique avec E.U. : Amica america.
Il ne veut plus enseigner, prend carrière diplomatique. Rate le concours des affaires étrangères, tente concours de chancellerie. 1910 diplomate sédentaire : administration à Paris, est ambassadeur. Il rencontre Grasset en 1909: collaboration étroite jusqu' à sa mort. Grasset va façonner la carrière de G.
C' est un dandy qui se cache derrière son orgueil pour se protéger des échecs. Amour propre bléssé=trait de caractère. Envoyé en Asie mineure, blessé en 1917, il connaît les horreurs de la gde guerre.
jeudi 18 octobre 2007
CM 1 rhétorique : INTRODUCTION GENERALE
Rhétorique ET stylistique. Ce "et" se veut problématique...
¤ La stylistique est-elle une discipline, une technique, etc ? Tout au moins, c'est une pratique autour du "style". Le mot est tardif, pris de l'allemand à la fin du XVIIIème. Ona souvent dit que la stylistique a pris le relais quand la rhétorique épuisée. Filiation chronologique ? Discutable...
¤ Elles se réunissent autour d'une stratégie discursive. Les deux se demandent comment le texte emporte l'adhésion de son lecteur ou de son auditeur. L'adhésion... est-ce l'équivalent de la persuasion ? Est-elle vraiment de même nature ?
¤ Les 2 s'interrogent sur l'argumentation et sont invitées à s'interroger sur la véracité => adéquation ?
¤ Quels effets produisent-elles ? Que se passe-t-il ? A quoi aboutit-on ? Pourquoi peut-on être bouleversé par un texte ?
¤ Situation d'énonciation : le cadre est important. Qu'est-ce qui légitime la prise de paroles ?
¤ Réflexion sur l'image constuite à partir d'un texte. Un texte produit une représentation de son énonciateur --> celui-ci élaborera aussi des stratégies pour cela.
Quadrivium | Trivium |
Arithmétique | Grammaire |
Géométrie | Rhétorique |
Astronomie | Dialectique (dia logos) |
Musique (science de l'harmonie) |
I RHETORIQUE ET GRAMMAIRE.
Qu'est-ce qui les différencie ?
Qu'est-ce qui les rapproche ?
--> elles s'opposent au raisonnement mathématique dont les prémices sont vraies / Leur prémice est ignorance.
--> De plus, modalité conflictuelle dans les 2 avec contradictin.
MS c'est dans ce dernier point qu'il y a des différences.
1) Sur le plan des situations discursives.
¤ La dialectique : d'abord une joute verbale à coups d'arguments avec un public (la disputatio) . Il y a réellement une situation de dialogue, dialogue héristique ou agonistique avec un "pro" et un "contra". Défense d'une thèse par un défendeur avec l'autre qui cherche à éliminer les arguments de l'autre (sans chercher à montre qu'il a lui-même raison).
¤ La rhétorique : elle ne met pas en scène deux partis ; il n'y a pas de dialogue, pas d'argument tour à tour.
2) Sur le plan des domaines d'application et des procédures.
¤ Dialectique :-Traite de propositions générales, les thèses (thesis, ce qu'on pose) qui sont par essence discutables mais probables (=dont on peut faire la preuve au sens étymo)
-S'impose un cahier des charges assez exigeant avec, par exemple, un enchaînement travaillé avec des arguments différents. Le protocole est très rigoureux. Il ne faut pas qu'il y ait erreur ou triche.