mardi 23 octobre 2007

CM 2-3 de rhétorique : JALONS HISTORIQUES

Sur deux cours, mme Denis relève le défit de retracer dans ses grandes lignes l'histoire de la rhétorique, de ses origines antiques à nos jours sorbonnards. Suite aux mouvements de grève, elle a mis en ligne un plan de son cours sur e-cursus.


Dans l'Antiquité, on s'est demandé comment expliquer la naissance de la rhétorique ? C'est un récit des origines de la rhétorique comme têkne --> a vraiment une très longue histoire (même si cela reste une histoire !). Nous sommes en Sicile, au Vème s. avant J-C --> régime de la tyrannie --> 2 tyrans en étaient les chefs. Pendant leur mandat, avaient procédé à des expropriations. MAIS, en -465, les tyrans sont expulsés ! Comment réattribuer les terres ? Il n'y a aucune preuve matérielle de propriété : il n'y a que des témoignages... --> de nombreux procès se sont déroulés entre vrais propriétaire et usurpateurs : le plus persuasif parvenait à l'emporter ! Or, il y avait là un disciple d'Empédocle (un philosophe d'Agrigente) qui s'appelait Corax : celui-ci a vite compris qu'il lui fallait développer des techniques de transmission de savoir pour bien persuader...

Ce récit nous montre que la rhétorique est fille de la philosohie et qu'elle a partie liée avec le droit. Nous montre aussi que recherche le vraisemblable.





L'INVENTION DE LA RHETORIQUE : L'ANTIQUITE GRECQUE ET LATINE




I Athènes : berceau de la rhétorique.
1) Platon face aux sophistes.


Cf. Gorgias et Protagoras (Platon)
¤ A Athènes, rhéto arrivée à cause des échanges avec les colonies au Vème s. --> marche bien car régime démocratique avec des décisions prises en assemblée (ekklesia). De plus, pendant les procès, il n'y a pas d'avocat : on plaide donc soi-même.
¤ La rhéto est enseignée au Vème s. par ceux qu'on appellera les premiers sophistes. Seraient-ils donc détenteur d'une "sophia" ? Ils viennent de l'ensemble du monde grec et on trouve notamment :
-> Protagoras :
ami de Périclès, spécialisé dans la controverse = éristique. Enseigne que, sur tout sujet, on est capable de parler POUR et CONTRE --> c'est bien une technique.
-> Gorgias :
Connu pour avoir inventé la prose d'art (attention, ce n'est pas la poésie grecque... On parle toujours de "travail gorgianique" pour la prose très orénée) + l'éloge paradoxal à travers L'éloge d'Hélène, normalement blâmable et qui nous montre une Hélène à louer. C'est tout de même de la virtuosité.
¤ En face de ces sophistes, il y a des orateurs, not. un super connu : Isocrate (IVème s.). Pour lui, la rhéto doit prendre en charge la moralité. Absolument nécessaire à l'éducation du citoyen. C'est pas forcément le point de vue le plus attractif et, en plus, il y a moins de virtuosité.
¤ Au même moent, il y a un grand philosophe à Athènes, c'est Platon -> fait les reproches les + virulents possibles à la rhéto ! Doivent discuter et avouer qu'absence de vérité dans la rhéto, que ce n'est qu'une pseudo-vérité. Platon va donc diaboliser la rhéto. Place beaucoup son dialogue autour de la question du mensonge : la rhéto ne serait de que la cosmétique !!!
2)La réponse d'Aristote.
Elle passe par un déplacement philosophique : il abandonne l'arrière-plan métaphysique -> système radicalement différent qui va permettre à la rhéto de sortie de l'impasse. En effet, elle n'a rien à dire sur la vérité : se place dans la pragmatique avec légitimé philosophique. On peut l'utiliser bien ou mal ensuite.
Aristote est l'auteur d'une Rhétorique, ouvrage appartenant au vaste système créé par Aristote = l'organon. La Rhétorique n'en est qu'un élément.
On va se trouver dans une possibilité technique. Rhétorique = art de trouver dans chaque cas le persuasif (définition fondamentale !) -> manière de rattacher la rhétorique à l'argumentation.
On doit également à Aristote la différence entre les preuves ainsi que l'examen du déroulement de tout cela.
3) Approfondissement et voies nouvelles.
a) Argumentation juridique.
-> les "états de cause" -> qu'est-ce ? Le camouflage est un début... Est-ce un déguisement ? Se passe entre -IIème s. avt J-C et +IIème s. ap J-C. Grands représentants = Hermagoras et Hermogène.
b) Autres pistes.
Partent sur l'elocutio et la dispositio notamment avec une réflexion sur le meilleur. Représentant = Théophraste qui essaie de définir les différences des styles, avec des points communs mais aussi des différences.
c) La question du sublime.
Cf. pseudo-Longin et son Traité du Sublime.
II Le modèle romain : Cicéron ou l'Orateur.
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Nous ne sommes pas encore, à l'époque, au temps impérial.
Cursus honorum ->on accède aux plus hautes fonctions en étant passé par différentes responsabilités (la + haute étant sénateur).
1) Rhétorique à Herennius.
Contemporain de Cicéron mais c'est pas de lui.
1er répertoire des figures de style notamment.
2) Cicéron.
* L'Orator.
* De oratione.
Cicéron n'est pas un spécialiste de rhétorique (voir la liste de ses oeuvres sur wikipédia) . C'est un homme politique. Pour lui, les meilleurs orateurs sont les philosophes. L'orateur est, pour Cicéron (qui cite Caton) :
"Vir bonus dicendi peritus"
= Homme de bien expert en l'art du discours.
3) Quintilien : une somme pédagogique.
13 volumes en collection Budé !!!
L'institution oratoire (= I.O dans les citations).
C'est longtemps ce texte qui servira de manuel idéal de rhétorique.
III La seconde sophistique ou la rhétorique triomphante.
Toute une nouvelle génération dans la Rome impériale, s'ancrant dans le contexte de la Pax Romana.
Qui sont-ils ? Déjà, de grands serviteurs de l'Etat, des grands profs et aussi... des gens de spectacle ! Puisque se donnent parfois en spectacle. A cette époque, elle ne sert plus effectivement à argumenter démocratiquement.
C'est essentiellement le genre délibératif qui est majoritaire. On a aussi dit que c'était à cette époque que naît la littérature car il y a une réflexion sur la fiction.
IV L'entrée dans le monde chrétien.
Un homme : Saint Augustin d'Hippone. (lire sa biographie sur wikiKto)



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Avant sa conversion, avait reçu une formation rhétorique. Se convertit et la question de Platon revient à lui... A-t-elle un sens une fois la vérité révélée ?
Déjà, pour lui, le christianisme doit attirer les fidèles : il s'agit d'être un "soldat de Dieu" ! Et ça ne se fait pas avec les armes mais avec la parole --> l'orateur chrétient a donc son rôle à jouer --> Cf. De doctrina christiana (livre IV) --> on peut considérer ce livre comme la dernière des rhétoriques antiques et la première des rhétoriques nouvelles qui sont des rhétoriques sacrées. De plus, il y a un lien avec la langue simple des paraboles.
Ccl :
¤ héritage massif.
¤ MS héritage constamment questionné --> absence de rigidité.
¤ On ne va pas parler du Moyen-Age ici ni au chapitre suivant : le M-â s'intéresse peu à la rhéto --> le m-â s'intéresse plutôt à la dialectique. Néanmoins, c'est un manque dans notre parcours...

LA RHETORIQUE A L'EPREUVE DES TEMPS MODERNES



I La Renaissance : une redistribution.
Dès la fin du XIVème s., on se met à chercher manuscrits antiques (l'Italie étant très en avance sur les autres pays) --> c'est capital pour comprendre. Ils redécouvrent des textes qu'on ne lisait plus !!!
XVème s. : le monde est chrétien mais ravagé. En Europe, il y a un vaste mouvement attentif aux frémissements religieux avec la Réforme + la Contre-Réforme.
II Les siècles classiques : présence et contestations.
1) Le modèle jésuite.
L'idée de la Contre-Réforme est bien de ramener âmes tentées par la Réforme --> faut reconquérir les fidèles. Un grand ordre : la Société de Jésus (les jésuites ou s.j) qui va se donner une éducation jésuite : la Ratio Studiorum (1599) harmonisant le programe pour la totalité des collèges jésuites. Ca prévoir une classe de rhétorique de 2 ans vers 15-16 ans. Ceux qui ne deviennent pas jèzes s'arrêtent souvent juste après : grand socle commun de formation.
Les jésuites sont donc les grands pédagogues-passeurs de l'époque ! Y a floraison de manuels à côtéen plus !
2) Rhétorique et civilité : l'école du monde.
Cf. Castiglione Le courtisan (1528)
Réflexion sur l'idéal du courtisan.. Notamment l'actum, le fait d'être poli, d'être gracieux mais sans qu'on voit technique en dessous. Faut savoir s'adapter à l'interlocuteur --> floraison de manuels de savoir-vivre.
En 1630, L'honnête homme ou l'art de plaire à la cour en France --> tout cela descend directement de la rhétorique !!! Sorte de rhétorique mondaine qui alait définir pendant longtemps les règles de politesse.
3) De nouveaux modèles.
¤ Une nouvelle définition del'éloquence se met en place peu à peu.
"La vraie éloquence se moque de l'éloquence" (Pascal)
Pour la comprendre, faut la rattacher à la pensée du sublime (le traité de Longin vient d'être traduit par Boileau), qui est anti-rhétorique.
¤ Du côté de Port-Royal : son enseignement rompt avec la tradition rhétorique et avec les propositions des jésuites. leurs grands théoriciens -Pierre Nicole, Lancelot, Fleury- nous laissent une grammaire et une Logique. Ils pensent que les élèves qui apprennent leur rhétorique par coeur = enseignement sclérosant --> faut se fonder sur la raison ! (la base est donc Descartes). Il y a toute une critique des lieux-communs, assez radicale (ceci étant, ils sont très peu nombreux...). Et on retrouvera ce genre de critiques chez les Encyclopédistes -> ce +, leur réflexion sur le langage sera hantée par la question de l'origine du langage.
¤ Révolution : ont voulu rompre avec tradition aristocratique de la parole éloquente -> parole naturelle du citoyen, c'est l'éloquence de l'homme en actions. Et pourtant... Grands orateurs font preuve de cette culture de la rhétorique !!!
III L'époque contemporaine : de la restauration à l'oubli.
1) 3 étapes.
¤ Contre-Révolution =Restauration -> la rhétorique est son monde ! Donc certaine renaissance là, avec nostalgie de l'Ancien régime.
¤ Se contitue une école républicaine moderne qui, au début, travaille de paire avec l'Eglise pour diffuser uns avoir -> la rhétorique a sa place dans l'enseignement. La 1ère est appelée "rhétorique".
¤ Démantèlement des humanités classiques : parmi es fossoyeurs, Gustave Lanson, complètement positiviste : rhéto peu utile ! Eventuellement un peu d'histoire littéraire parce que dans un contexte, à la manière positiviste.
1902 : la classe de rhéto est débaptisée !
L'écrivain devient désirable -> n'a plus besoin de se justifier -> "L'Art pour l'Art" avec les Parnassiens -> littérature prend alors son autonomie. Nous ne sommes plus dans de "l'utile dulci" !
"Felix qui miscere potuit utile dulci" (Horace)
Donc, changement de cadre.
2) Les raisons d'un discrédit croissant.
On se méfie de cete sorte d'objectivité des formes du discours. Parallèlement, on assiste à la substitution du support imprimé à l'oral.
Cette période coïncide avec une méfiance de + en + grande face aux langues anciennes. On accuse la culture que donnent les langues anciennes -> culture trop axée sur l'imitation ? C'est vrai que rhéto servait à reproduire les exercices antiques...
Cf. La IIIème république des Lettres d'A. COMPAGNON.
L'objet des textes va être l'analyse : apparition des comentaires littéraires (ô joie !) --> Lanson pense cela à partir d'une leçon de choses. L'arrière-plan va être :
- de ne plus vouloir d'une culture élitiste -> culture humaniste mauvaise.
- on passe à la laïcité -> les jèzes seraient les grands ennemis, qui auraient dégradé l'humanité.
Lanson est parfois pris en flagrant délit de mauvaise foi : il utilise l'arsenal rhétorique mais plus pour produire, pour analyser. De plus, il a des détracteurs, notamment Brunetière - > pour lui, prose et littérature sont oratoires
Mais c'est Lanson qui a gain de cause. En 1968, Barthes a fait un cours sur la rhéto ancienne au Collège de France -> de ses recherches et de ses cours, tire un long article de 50 pages "La rhétorique ancienne : aide-mémoire", c'est tout dire... Il a l'impression de redécouvrir et de réinventer !!!
IV Une nouvelle actualité ?
1) Quelques précurseurs.
Certains ont vite compris l'intérêt de la rhétorique.
¤ Paul VALERY : a lui aussi occupé une chaire au Collège de France -> la chaire de poétique. Il y entretient la rhétorique.
¤ Nietzsche : Là, c'est le point de vue philosophique qui l'intéresse -> les sophistes notamment. Y a pas un "en soi" de la vérité.
"Les vérités sont des illusions dont on a oulié qu'elles le sont, des métaphores qui ont perdu leur force sensible."
¤ PAULHAN : dans les Fleurs de Tarbes -> éloge des fleurs de la rhéot, avec not... un éloge des lieux communs. Or, appartient à la NRF, donc est à l'avant-garde. Il a appelé tout cela "la Terreur littéraire".
2) Une renaissance ?
Simple fait que ce cours existe est une preuve que oui, ainsi que dans d'autres universités.
Prestige de la rhéto est de retour ainsi que son opérativité. Elle s'est dégagée un nouvel espace de fonctionnement. Mais quoi ?
- 1ère condition : suspicion très vive à l'égard d'une pseudo-objectivité... qui n'est pas possible !
- 2ème condition : renoncement à subjectivité absolue, que ce soit dans les revues, les expérimentations. On ne peut plus croire que l'individu est maître de son dire. 2 influences là-dedans : l'idéologie marxiste (avec le conditionnement) et la psychanalyse ( nous sommes un sujet qui s'échappe à soi-même).
- 3ème condition : déplacement du modèle de la communication. Y a une force dans l'irrationnel du discours -> cf. la propagande -> pour la combattre, va falloir comprendre son fonctionnement puis combattre sur son terrain.
Oui, une renaissance mais ce n'est pas une reconduction à l'identique -> elle ne peut plus être enseignée comme à l'école des rhéteurs. On est passé d'une réflexion sur la rhétorique à une réflexion sur la rhétoricité.
Fin

dimanche 21 octobre 2007

CM 1 de littérature française du XXème siècle

Cours transmis par Morgane : nous l'en remercions ici vivement !


N.B : Ce cours porte sur le livre de Jean Giraudoux : Siegfried et le Limousin.

Littérature du xx s
CM du 08/10


-Giraudoux: surprend, déroute... Albert Tibaudet: « Mr Giraudoux a une vision originale des choses ».
~il utilise l'art de l'allusion
-G est un romancier (oeuvre importante) et un dramaturge~ triomphe sur toutes les scènes grâce a son association avec Louis Jouvet.
-Il suscite ac S. et le L. l 'attention de Proust et de Sartre.
-Oeuvre semble inactuelle~recherche de la préciosité
-Touche au destin de l' Europe
-Écrit après 14-18
-Met en scène France et Allemagne qui détermineront le destin de l'Europe.
-Guerre intimement présente
-S et L s' ordonne autour de ttes les représentations littéraires de la France.
-Théâtre de l' Europe: teatrum mundi
-débats intellectuels de l' entre 2 guerres:
1.Culture et Civilisation
2.Le Cosmopolitanisme
-Europe présente: La Revue européenne, La Revue germanique, La Nouvelle Revue française...
-Débat né fin 19 ac affaire Dreyfus~ravage du cosmopolitanisme
-Paule Bourget ,Cosmopolis
-1914, débat culture et civilisation: T. Mann: La Mort à Venise,Considération d' un apolitique.
-En découle deux autres sous parties
1.Rose
2.Noire
-1) Au début du roman: partie parisienne, située a Montparnasse, la bohème, les artistes...
-les personnalités Prat et Zenden renvoient à des personnes bien réelles :
Prat= Marie Laurencin
Zeltem= Karl Einstein~amène coté noir : était communiste anarchiste juif allemand, se suicide en 1940 pour échapper au nazisme

Biographie
Né en 1882 à Bellac en Haute Vienne~acquiert une valeur mythologique. Son père est fonctionnaire. Giraudoux se félicite de cette enfance provinciale avec ambivalence~svnr autobio est taciturne, il veut s' évader. Il construit un mythe de son enfance, Bellac rassemblait ttes les caractéristiques de la vie provinciale. Puis conquête de Paris et du monde. Élève modèle école Lakanal à Sceaux. Gde connaissance du Grec.1904-1907 échoue a l' agreg car pris par la vie parisienne. Son prof Charles Andeler l'encourage à partir en All. Il y part un an, fréquente cafés, théatre. Il parcoure l' All et l' Europe centrale, amitié litté et artistique avec E.U. : Amica america.
Il ne veut plus enseigner, prend carrière diplomatique. Rate le concours des affaires étrangères, tente concours de chancellerie. 1910 diplomate sédentaire : administration à Paris, est ambassadeur. Il rencontre Grasset en 1909: collaboration étroite jusqu' à sa mort. Grasset va façonner la carrière de G.
C' est un dandy qui se cache derrière son orgueil pour se protéger des échecs. Amour propre bléssé=trait de caractère. Envoyé en Asie mineure, blessé en 1917, il connaît les horreurs de la gde guerre.

jeudi 18 octobre 2007

CM 1 rhétorique : INTRODUCTION GENERALE

Pour son premier cours, Mme Denis nous propose une introduction générale à ce module, mêlant étroitement deux matières qui se situent en fait aux frontières de nombreuses autres.

Rhétorique ET stylistique. Ce "et" se veut problématique...

¤ La stylistique est-elle une discipline, une technique, etc ? Tout au moins, c'est une pratique autour du "style". Le mot est tardif, pris de l'allemand à la fin du XVIIIème. Ona souvent dit que la stylistique a pris le relais quand la rhétorique épuisée. Filiation chronologique ? Discutable...

¤ Elles se réunissent autour d'une stratégie discursive. Les deux se demandent comment le texte emporte l'adhésion de son lecteur ou de son auditeur. L'adhésion... est-ce l'équivalent de la persuasion ? Est-elle vraiment de même nature ?

¤ Les 2 s'interrogent sur l'argumentation et sont invitées à s'interroger sur la véracité => adéquation ?

¤ Quels effets produisent-elles ? Que se passe-t-il ? A quoi aboutit-on ? Pourquoi peut-on être bouleversé par un texte ?

¤ Situation d'énonciation : le cadre est important. Qu'est-ce qui légitime la prise de paroles ?

¤ Réflexion sur l'image constuite à partir d'un texte. Un texte produit une représentation de son énonciateur --> celui-ci élaborera aussi des stratégies pour cela.



Une filiation directe entre la rhétorique et la stylistique pose pas mal de problèmes. Il semble mieux de penser leur relation comme un dialogue.
¤ A partir du moment où l'on réfléchit depuis l'aval vers l'amont, on ne peut qu'avoir une vision téléologique, avec une pseudo-disparition inévitable de la rhétorique --> FAUX, l'existence même de ce cours le montre !
¤ De plus, datation hétérogène ! Et la rhétorique a quand même 25 siècles derrière elle.
¤ Il existe aussi des revues spécialisées et des sociétés savantes de rhétorique.
¤ L'objet, de plus, n'est pas le même. Stylistique est djéà une pratique (même si dire cela est trop limité) n'ayant qu'un petit domaine commun avec la rhétorique : l'elocutio. Il faut donc aller au-delà quand on parle du "style" --> faut pas avoir une vision réductrice comme ornementation mais plutôt inscription (au sens étymo) --> permet d'échapper à l'impasse.
¤ Enfin, leurs projets diffèrent. La rhétorique est avant tout une technique de prodction de discours, pour écrire; Alors que la stylistique est une pratique d'analyse qui ne nous pousse pas à écrire ! Donc, grande différence tout de même. Cependant, les rhéteurs ont théorisé une seconde rhétorique, d'analyse.
La rhétorique est un art du discours (art vu comme ars, savoir-faire latin), persuasif --> mais pas pour rien et avec des moyens --> c'est une réflexion contextualisée, centrée surtout sur la réflexion.

ATTENTION : Ne pas tomber dans le mode "boîte à outils" face à un texte.
Dans l'Antiquité tardive et au Moyen-Age avec la scholastique, l'enseignement des étudiants se faisant dans les arts libéraux, au détriment des arts mécaniques.















Quadrivium


Trivium


Arithmétique


Grammaire


Géométrie


Rhétorique


Astronomie


Dialectique (dia logos)


Musique (science de l'harmonie)






I RHETORIQUE ET GRAMMAIRE.

Qu'est-ce qui les différencie ?

Qu'est-ce qui les rapproche ?

--> elles s'opposent au raisonnement mathématique dont les prémices sont vraies / Leur prémice est ignorance.
--> De plus, modalité conflictuelle dans les 2 avec contradictin.

MS c'est dans ce dernier point qu'il y a des différences.

1) Sur le plan des situations discursives.

¤ La dialectique : d'abord une joute verbale à coups d'arguments avec un public (la disputatio) . Il y a réellement une situation de dialogue, dialogue héristique ou agonistique avec un "pro" et un "contra". Défense d'une thèse par un défendeur avec l'autre qui cherche à éliminer les arguments de l'autre (sans chercher à montre qu'il a lui-même raison).

¤ La rhétorique : elle ne met pas en scène deux partis ; il n'y a pas de dialogue, pas d'argument tour à tour.

2) Sur le plan des domaines d'application et des procédures.

¤ Dialectique :
-Traite de propositions générales, les thèses (thesis, ce qu'on pose) qui sont par essence discutables mais probables (=dont on peut faire la preuve au sens étymo)
-S'impose un cahier des charges assez exigeant avec, par exemple, un enchaînement travaillé avec des arguments différents. Le protocole est très rigoureux. Il ne faut pas qu'il y ait erreur ou triche.


MODELE = SYLLOGISME
ex : Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme donc Socrate est mortel.
Ca, c'est un syllogisme sans faute mais il peut y avoir glissements sophistiques...
¤ Rhétorique :
-Traite de propositions particulières, pas générales = les hypothèses. Sont vraisemblables mais pas vérifiables.
-Pour entraîner l'adhésion, sait qu'elle va avoir besoin d'autre chose.
MODELE IDEAL = ENTHYMEME
Laisse la ccl en suspens (adhésion + forte) ou très ramassé sur lui-même.
ex : "Je t'aimais inconstant qu'aurais-je fait fidèle ?" (Racine)
II RHETORIQUE ET GRAMMAIRE.
¤ Renvoi au trivium.
- Au départ, grammaire = B-ABA de la parole. Mais si on s'en tient là, où est la friction ?
- Très vite, la grammaire s'est étendue à la science des textes, la philologie. ON est passé de l'étude de la lettre écrite à la lettre comme texte et mise en place des théories.
- Ainsi, la notion de correction linguistique est apparue dès la Grèce Antique --> c'est un instrument d'évaluation. Or, ce n'est pas inconnu de la rhétorique... --> pour être intelligible, faut respecter le code comun d'où une triade qui s'énonce très tôt :
Correction - Clarté - Pureté de la langue
Elle engage la correction en commun avec la grammaire. MS c'est une présupposé pour elle. Tandis que, pour la grammaire, c'est un objectif.
¤ Les figures : la grammaire ne pouvait faire uniquement que remarquer les entorses à la grammaire des figures de rhétorique : elle a donc étudié grammaticalement les figures. La rhétorique, elle, les étudie de façon systématique.
III RHETORIQUE ET POETIQUE
¤ Poétique = terme très ambigü.
-Aristote avait distingué dans sa Poétique :
* l'historien : a en charge le domaine des faits attestés.
* l'orateur : ne s'occupe pas des faits attestés --> il est engagé dans le débat présent même si peut s'occuper de faits passés, présents ou futurs.
* le poète : n'est pas engagé dans une actualité, ils construit du possible ("la fiction")
Quand Aristote rédige sa Rhétorique, s'intéresse aux preuves et surtout à un sul type de preuves, es preuves techniques, c'est-à-dire celles qui engagent le savoir-faire de l'orateur.
- Le point de contact est que les 2 s'intéressent à l'art du verbe. Elles ont très vite été en contact. Ainsi, on peut penser la fiction... en termes rhétoriques. De plus, très vite, la poétique a été obligée de prendre en charge des notions qui n'étaient pas de son origine (ex : pour faire parler tel ou tel personnage de façon vraisemblable) --> réflexion sur l'effet produit, not. autour du pathos --> la rhétorique pose la question : "qu'est-ce qui fait que je provoque de slarmes" par ex.
¤ Rhétorique a donc du réfléchir sur les passions => tous les traités de rhétorique ont un chapitre qui leur est consacré.
--> Qu'en est-il de la plce de la poétique dans le trivium ? Aucune place prévue... Alors, on l'a réduite et appelée "art de 2nde rhétorique".
--> Qu'est-ce que "les grands rhétoriqueurs" ? Eh bien, en fait... des grands poètes !
--> On ne peut se passer de l'hypothèse qu'à un moment la rhétorique s'est poétisée. S'est d'abord apauvrie quand dégénérescence des régimes démocratiques. Il lui reste le plaisir de la belle parole, des paradoxes : quand plus d'enjeu politique, il reste un enjeu esthétique. Ainsi, il y a eu plein de traités au moment de la Renaissance qui disent cela => tout l'arrière-plan logique a disparu.
CONCLUSION :
Les points de contact sont aussi très importants entre la rhétorique et la philosophie ( + la stylistique) :
- Réflexion sur les paralogismes à partir de Locke et sur toutes les stratégies mensongères + paradoxales (A + non-A).
- Dimension contractuelle de la politique : pour constituer une civilisation civile, on peut pas le faire de force, faut entraîner l'adhésion mais pas de manière trompeuse.
- Autour de l'épistémologie, histoire des sciences : peut être réducteur de penser science comme réflexion vérifiable à chaque instant --> elle a peut-être besoin de procédés rhétoriques.

mardi 16 octobre 2007

Lien intéressant pour notre étude de Joephtias

En "héritage antique et littérature moderne", nous avons Joephtias au programme, oeuvre de Jakob Balde, sj, c'est-à-dire jésuite.

En furetant sur le net, j'ai trouvé un article fort intéressant intitulé "Ad Imaginem. Statuts, fonctions et usages de l’image dans la littérature spirituelle jésuite du XVIIe siècle". Il ne s 'agit que d'une recension d'une oeuvre plus complexe mais cela peut être intéressant dans le cadre de notre étude.

Je vous en donne toutes les références :

Isabelle Saint-Martin, « Ad Imaginem. Statuts, fonctions et usages de l’image dans la littérature spirituelle jésuite du XVIIe siècle », Archives de sciences sociales des religions, 138 (2007), mis en ligne le 11 septembre 2007. URL : http://assr.revues.org/document5942.html.

Bienvenue !

Comme l'an passé pour l'ancien français, voici un blog destiné au partage des cours mais cette fois-ci de façon plus large : toutes les matières du 1er semestre de licence 3 sont concernées !

Chacun est bien sûr invité à y participer ! N'hésitez pas à commenter tel ou tel cours : cela permet de compléter les prises de notes.


Bien studieusement (???),
Zabou